19.11.03
- Le patriarche de Moscou appelle à l'unité.
"En dépit de la complexité de ce problème, nous, les orthodoxes,
ne devons pas abandonner nos efforts pour rétablir l'unité de tous les
chrétiens au sein d'une seule sainte Eglise universelle et apostolique",
a dit le patriarche Alexis II, en ouvrant à Moscou une conférence internationale
intitulée "l'enseignement orthodoxe sur l'Eglise".
Il a prôné également l'unité des orthodoxes, un problème, a-t-il dit,
qui a besoin d'être étudié sur le plan théologique. "Dans ce domaine,
il y a beaucoup de problèmes et, pour les résoudre, un rôle important
incombe aux théologiens".
Ces démarches du patriarcat de Moscou vont dans plusieurs directions.
En avril dernier, Alexis II avait invité tous les hiérarques orthodoxes
russes d'Europe occidentale à se regrouper sous la juridiction un seul
métropolite qui coifferait toutes les éparchies (diocèses), paroisses,
monastères et communautés de leur région. Ces entités s'étaient séparées
du patriarcat de Moscou à la suite de la révolution communiste d'octobre
1917.
Des Eglises autonomes sont également apparues en Ukraine et en Estonie
notamment, après la chute de l'URSS. Le patriarcat a résolu la
situation en Estonie, mais il n'a pas encore obtenu la possibilité
de voir les Eglises "ukrainiennes" rejoindre la hiérachie
de son exarcat de Kiev autour du métropolite Wladimir.
En ce qui concerne "l'Eglise hors frontière", une délégation
comprenant notamment les archevêques de Berlin, de Sydney et de San
Francisco, est arrivée à Moscou lundi soir. Elle a été
reçue par le patriarche mardi et mercredi doit avoir des entretiens
avec les instances patriarcales.
Alexis II a béni les trois dignitaires, l'archevêque de Berlin et d'Allemagne
Mark, celui de Sydney, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, Hilarion,
et celui de San Francisco et de l'ouest américain, Kirill, qui ont baisé
sa main.
L'Eglise orthodoxe russe "hord frontière" a été créée
dans les années 1920 par le clergé qui avait fui Russie bolchevique
en même temps que quelque 2,5 millions de personnes. Ses responsables
ont rompu alors avec la hiérarchie orthodoxe restée en Russie, estimant
qu'elle s'était soumise aux autorités communistes. La venue des trois
archevêques - une première historique - s'inscrit dans un processus
voulu par Alexis II dont l'objectif est de réunir à terme les différentes
communautés orthodoxes russes à l'étranger dans un seul cadre organisationnel.
Le patriarche de Moscou estime qu'il n'existe plus d'obstacles qui s'opposeraient
à cette réunification. Tel n'est pas l'avis de plusieurs hiérarques
de la diaspora qui souhaitent, en guise de préalable, que le patriarcat
condamne formellement une déclaration de 1927 du patriarche Serguiï
exprimant sa soumission au pouvoir soviétique, a rappelé Itar-Tass.
Les plus conservateurs parmi eux trouvent également que le patriarcat
de Moscou s'est engagé beaucoup trop loin dans le mouvement oecuménique
de rapprochement avec les catholiques et les protestants et voudraient
qu'il fasse marche arrière.
A son arrivée à Moscou lundi, Mgr Mark avait déclaré avec prudence que
la rencontre devait permettre "de clarifier les possibilités de rapprochement".
La conversation avec le patriarche de Moscou, à laquelle a participé
également le "ministre des Affaires étrangères" de l'Eglise orthodoxe
russe, Mgr Kirill, métropolite de Smolensk, a duré plus d'une heure
et demie. La délégation quittera la Russie le 25 novembre.
L'étape suivante du dialogue est attendue en janvier avec la visite
programmée du chef de l'Eglise russe à l'étranger, le métropolite Lavr,
qui vit aux Etats-Unis. L'Eglise orthodoxe russe à l'étranger compterait
quelque 230 paroisses dans le monde entier et une vingtaine en Russie
même.
Le thème de l'unité de tous les chrétiens a été abordé récemment par
le président Vladimir Poutine dans une interview aux médias italiens
accordée à la veille de sa visite à Rome, du 5 au 7 novembre, au cours
de laquelle il a été reçu par le pape Jean Paul II. Il y avait notamment
déclaré souhaiter contribuer en priorité à ce processus de réunification
plutôt qu'organiser une visite du pape à Moscou. (source : pom)
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
Retour
|