21.11.03
- Italie : Polémiques sur l'Irak.
La politique irakienne du gourvernement Berlusconi suscite la polémique
jusqu'au sein de l'épiscopat italien, en particulier au sujet des soldats
morts en Irak. Il ne s'agit pas d'instrumentaliser leur mort pour légitimer
une guerre injuste.
La Conférence épiscopale italienne (CEI) a en effet dû prendre la défense
de Mgr Raffaele Nogaro, dont le sénateur à vie démocrate-chrétien Francesco
Cossiga réclame la mise au pas par le Vatican. L'évêque de Caserte,
connu pour ses positions pacifistes, aurait tenu des propos "diffamatoires"
envers les victimes de l'attentat de Nassiriyah.
La CEI a rappelé que l'évêque de Caserte n'avait en aucun cas diffamé
les forces armées italiennes ou dit des paroles offensantes alors qu'il
célébrait une messe à l'intention des familles des victimes. Devant
les allégations d'une certaine presse, la CEI a voulu rappeler
la vérité. "Attention à ne pas exalter le culte des martyrs
et des héros de la patrie, en instrumentalisant la mort de nos jeunes
pour légitimer une guerre injuste". Ce sont ces mots, prononcés par
le responsable de la Commission des migrants au sein de la CEI, Mgr
Nogaro, qui ont provoqué une polémique dans l'Italie.
La CEI considère officiellement, par le biais de son secrétaire général,
Mgr Giuseppe Betori, que ces hommes ne sont pas morts dans un pays en
guerre. La situation dans l'Irak d'aujourd'hui n'est pas "une situation
de guerre ou une guerre injuste", "mais la situation de dissolution
d'un pays dans lequel il est bien que tous ceux qui veulent ouvrer pour
la paix offrent leur contribution", affirme la CEI, réunie à Assise
pour son Assemblée annuelle qui se tient jusqu'au 20 novembre.
"L'évêque de Caserte, précised le communqiuéu de
la CEI, a exprimé un jugement personnel et licite concernant la situation
actuelle en Irak, jugée comme une situation de guerre, alors que la
CEI ne la juge pas comme telle. Il n'y a plus de guerre en cours, nous
sommes en face d'une dissolution de l'Etat ir akien qui rend nécessaire
une présence d'aide". Les paroles prononcées au cours d'une homélie
par l'évêque de Caserte, retransmises sans grande fidélité par les médias,
sont soudain devenues une condamnation de l'Eglise "qui justifie l'usage
des armes".
"Je n'ai pas lu les paroles de Mgr Nogaro et j'espère avoir des éclaircissements
rapides sur le fond de sa pensée", a déclaré le cardinal Angelo Sodano,
secrétaire d'Etat du Vatican. "Le jugement de Mgr Nogaro sur
la situation en Irak est personnel et parfaitement licite", a déclaré
de son côté le secrétaire de la Conférence épiscopale italienne
(CEI), Mgr Giuseppe Bettori. Mais il a ajouté qu'aux yeux de la CEI,
l'Irak n'est plus en guerre. "Nous sommes confrontés à une dissolution
de l'Etat irakien qui rend nécessaire une présence pour aider", a-t-il
dit.
Le P. Justo Lacunza Blada, recteur de l'Institut pontifical d'études
islamiques, n'est pas du tout d'accord avec l'analyse de la CEI. Il
affirme de son côté que "dire qu'il n'y a pas de guerre là-bas signifie
que l'on ne comprend pas bien la situation, ou que l'on ne veut pas
bien la comprendre". Estimant "inadéquate" la rectification apportée
par l'évêque de Caserte, le ministre de l'Intérieur, Giuseppe Pisanu,
de Forza Italia, le parti de Berlusconi, a déclaré se réserver le droit
"d'accomplir les pas opportuns face à la hiérarchie ecclésiastique".
De leur côté, des personnalités de gauche ont déploré que le cardinal
Camillo Ruini, président de la CEI, n'ait pas mentionné les victimes
irakiennes de l'attentat de Nassiriyah lors de la messe des funérailles
et que l'on n'ait pas posé la quest ion de la légitimité de la présence
de soldats italiens en Irak. (source : apic/ansa)
Pour plus d'informations : Agence
APIC "Je n'ai pas lu les paroles de Mgr Nogaro et j'espère avoir
des éclaircissements rapides sur le fond de sa pensée", a déclaré le
cardinal Angelo Sodano, numéro deux du Vatican. "Le jugement de Mgr
Nogaro sur la situation en Irak est personnel et parfaitement licite",
a déclaré le secrétaire de la conférence épiscopale italienne (CEI),
Mgr Giuseppe Bettori. Mais il a ajouté qu'aux yeux de la CEI, l'Irak
n'est plus en guerre. "Nous sommes confrontés à une dissolution de l'Etat
irakien qui rend nécessaire une présence pour aider", a-t-il dit.
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