25.10.03
- Reconfigurer l'oecuménisme en Afrique.
Le pasteur Konrad Raiser, du Conseil oecuménique des Eglises,
le COE, invite les Eglises invitées à promouvoir "la reconfiguration"
de l'oecuménisme en Afrique car ce mouvement y est actuellement en position
de faiblesse.
Des représentants du Conseil oecuménique des Eglises (COE) ont appelé
les évêques, les membres des Eglises et les laïcs africains à entamer
le processus de "reconfiguration" du mouvement oecuménique sur leur
continent dans le cadre d'une initiative lancée à l'échelle mondiale.
Cet appel a été lancé dans le cadre de la Conférence des
Eglises de toute l'Afrique (CETA), qui se tient cette semaine à Yaoundé,
au Cameroun.
Face à la concurrence d'Organisations non gouvernementales (ONG) pour
obtenir des ressources, qui se font de plus en plus rares, et financer
leurs projets sociaux et leurs activités oecuméniques, les Conseils
nationaux d'Eglise doivent tirer profit au maximum de leur mission unique
au niveau local, a déclaré le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général
du COE démissionnaire.
Jusqu'à maintenant, les Eglises ont encouragé l'oecuménisme au
niveau institutionnel. Mais il pense et suggère qu'elles doivent
se tourner vers la base pour la sensibiliser aux questions de justice
et de paix. Pour lui, les mouvements et les organisations sociales de
la société civile, ont développé des réponses plus flexibles et efficaces
face à la mondialisation.
"De plus en plus de formes classiques du témoignage et du service oecuméniques
sont aujourd'hui reprises par des ONG laïques, ce qui engendre, à ses
yeux, une situation de concurrence dans laquelle les organisations oecuméniques
se trouvent du coté des perdants". Le but de la démarche qui consiste
à "redéfinir le rôle des organisations oecuméniques dans le contexte
mondial actuel", a-t-il ajouté, "serait de rallier à nouveau les partenaires
autour d'un ensemble commun de valeurs et d'attitudes et d'aiguiser
la conscience d'une mission commune", le principal objectif étant d'empêcher
le mouvement oecuménique de se désintégrer".
La semaine dernière, Konrad Raiser avait déjà participé au Liban à une
rencontre des Eglises membres du COE et de plusieurs organisations,
responsables d'Eglise, théologiens et directeurs d'agences chrétiennes.
Un rapport publié après cette réunion propose d'inviter des représentants
des Eglises catholique romaine, évangéliques et pentecôtistes - dont
la plupart ne sont pas membres du COE - à une rencontre avant novembre
2004 afin de débattre de la formation d'un nouveau réseau de relations.
Selon le rapport, l'importance de "la reconfiguration du mouvement ocuménique"
découle en grande partie de la nécessité de refléter les changements
mondiaux. Pour cela, il sera nécessaire, entre autres, de "renouveler
la confiance des Eglises pour faire face aux forces de la mondialisation
et de l'hégémonie" et de faire en sorte que les structures oecuméniques
deviennent " moins eurocentriques et plus attentives aux Eglises du
Sud".
A Yaoundé, le pasteur Samuel Kobia, du Kenya, qui prendra les fonctions
de secrétaire général du COE en janvier après le départ du pasteur Raiser,
a invité toutes les Eglises africaines, y compris leurs mouvements de
femmes et de jeunes, à' participer ' à ce processus de
reconfiguration. Le sujet de la "reconfiguration" oecuménique a provoqué
un vif échange parmi les centaines de délégués à l'Assemblée de la CETA.
(source : apic/eni)
Pour plus d'informations : Agence ENI
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