25.10.03
- Inde : Interdit de célébrer la messe.
Dans l'Etat d'Orissa, à la suite d'objections avancées par deux groupes
hindouistes, un nouveau prêtre, le P. Sudhir Nayak a été obligé par
la police locale à changer le lieu de célébration de sa première messe.
Le nouveau prêtre avait, à l'origine, prévu de célébrer la première
messe le lendemain de son ordination sacerdotale, dans son village d'origine
de Dharampur, situé à proximité de Bhubaneswar, capitale de l'Orissa.
La population y est composée d'une centaine de familles hindoues, deux
protestantes et une seule catholique, la sienne, au total quelque mille
habitants.
Trois jours avant la date prévue, deux groupes hindous, le Surakha Samiti
(Comité de protection, SS) et le Rashtriya Swayamsevak Sangh (Corps
national des volontaires, RSS) sont venus demander à la police locale
d'interdire la célébration de cette messe, alléguant que cette cérémonie
était susceptible d'exercer une influence fâcheuse sur les hindous et
de les pousser à la conversion.
A la suite de cette intervention des militants de l'extrême droite hindoue,
la police informa le prêtre de ne pas venir célébrer sa première messe
dans son village, le 5 novembre, comme cela était prévu et lui demanda
de venir trouver les responsables locaux s'il voulait célébrer la messe
en un autre lieu. A la veille de son ordination, le P. Nayak se présenta
devant les agents de police, accompagné par deux voisins hindous de
son village. Ceux-ci, se faisant les porte-parole de leur communauté,
déclarèrent à la police que les hindous n'élevaient aucune objection
contre la célébration d'une messe dans leur village.
Après négociations, la police permit la célébration de la messe, mais
dans le village voisin de Pirigada. Cependant, il était interdit au
jeune prêtre d'utiliser des haut-parleurs au cours de la célébration
et le banquet servi ensuite aux invités ne devait être composé que de
plats végétariens. C'est ainsi que le lendemain de son ordination, le
P. Nayak célébra sa première messe dans le village de Pirigada où habitent
dix familles catholiques.
Dix agents de police surveillaient la célébration à laquelle étaient
venues participer quelque trois cents personnes dont sept prêtres et
six religieuses. Les lois indiennes donnent à la police le pouvoir d'interdire,
de restreindre ou de contrôler des manifestations publiques pouvant
porter tort à la santé, à la moralité et à l'ordre publics. Le P. Nayak
a affirmé que la messe qu'il projetait de célébrer dans son village
d'origine ne présentait aucun inconvénient pour la population du village.
La mesure d'interdiction prise par la police était selon lui sans aucune
nécessité et totalement infondée. La famille du jeune prêtre a toujours
participé à sa manière aux fêtes hindoues célébrées dans le village
qui, jusque là, n'a jamais connu le moindre commencement de friction
religieuse.
Selon lui, l'intervention des groupes hindouistes qui a conduit à l'interdiction
de la cérémonie n'avait d'autre but que de semer la confusion et créer
des divisions intercommunautaires parmi les habitants du village. Le
P. Nayak est le second prêtre indien de la congrégation des Sacrés Cours
de Jésus et de Marie. Ses membres, parmi lesquels des Américains et
des Français, travaillent auprès des lépreux à Bhubaneswar et en deux
autres endroits de l'Inde. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglise d'Asie
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