25.10.03
- France : Loi religieuse et loi civile.
Mgr Lalanne, le porte-parole et secrétaire général de la Conférence
épiscopale française, réitère l'opposition des évêques français au projet
de loi du gouvernement sur les symboles religieux.
Dans un éditorial de l'édition française du Service d'information religieuse
italien, SIR, il estime que "l'islam doit bien distinguer la loi religieuse
de la loi civile". Dans cet éditorial, il renouvelle l'opposition
de l'Eglise française à un projet de loi interdisant tout signe et tout
symbole religieux dans les écoles. Un débat qui a pris de l'ampleur
à la suite des différentes "affaires" de voile islamique en France.
"En tant qu'Eglise française, nous sommes opposés à une telle loi, écrit-il,
parce qu'elle risque de développer des communautarismes et parce que
la loi fixe des principes généraux et ne régit pas les exceptions".
Il est sans doute nécessaire d'établir des règles,
affirme-t-il aussi, face aux difficultés que connaissent les directeurs
d'écoles. Mais la solution au problème ne saurait se trouver dans la
voie législative. Pour lui, les signes religieux sont "le symptôme d'un
mal-être et les éliminer serait ôter le symptôme sans guérir le mal".
L'intégration de l'islam est en effet un véritable défi, non seulement
pour l'Eglise, mais aussi pour l'Assemblée nationale et pour les sociétés
française et européenne.
"Il s'agit de comprendre de quelle manière l'islam peut s'intégrer dans
la société, afin que chacun puisse vivre librement sa religion. L'islam
doit avant tout bien distinguer la loi religieuse de la loi civile et
nous devons faire en sorte qu'il accepte la liberté religieuse, tout
comme le rôle de la femme dans la société". ..."C'est pourquoi il revient
aux laïcs de préserver et de garantir l'exercice du culte et de la liberté
religieuse".
Des règles sont certainement nécessaires, dit-il encore, car il est
inacceptable - par exemple - qu'une famille interdise à ses enfants
de participer aux cours de gymnastique ou d'éducation civique à l'école.
Toutefois, avertit-il, un projet de loi risque de provoquer de dangereux
extrémismes. "Le gouvernement se rend compte que la foi ne concerne
pas la seule sphère privée, mais elle a au contraire une dimension sociale
importante". Il estime que "ce qui est en danger actuellement n'est
pas tant la laïcité, que la cohabitation".
"Le défi est de réussir à vivre ensemble avec nos différences et avec
les positions diverses en matière de questions de solidarité et de justice".
(source : cef)
Pour plus d'informations : Secrétariat
de la cef
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