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29.11.03 - Suisse : "Tu accueilleras l'étranger".

Aider son prochain peut coûter cher, même en pays catholique. Le provincial des Pères Blancs, le président du Conseil synodal réformé fribourgeois, une religieuse, un ancien animateur d'aumônerie d'hôpital et un patron d'auberge, viennent de le savoir.

En effet, ils ont été mis à l'amende, avec inscription au casier judiciaire, pour avoir hébergé des sans papiers. "Dans des pays où je n'avais pas le choix d'arborer la croix, je pouvais recevoir qui je voulais. En Suisse, nous avons la croix sur le drapeau et je suis amendé pour avoir accueilli des sans-papiers", a déclaré à l'ATS Raphaël Deillon, Provincial des Pères blancs. La Bible serait-elle bannie de ce canton très catholique ?

Ce dernier a annoncé le 27 novembre lors d'une conférence de presse qu'il a décidé de faire opposition à sa sanction, reçue pour avoir violé la loi fédérale sur le séjour et l'établissement des étrangers (LSEE). Il sera suivi dans sa démarche par le député socialiste Bernard Bavaud, ancien journaliste à l'Apic et ancien animateur d'aumônerie à l'Hôpital cantonal, Sœur Emmanuelle, de la Congrégation des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, et par Res Balzli, patron de l'auberge "Aux 4 Vents" à Fribourg.

Le pasteur Daniel de Roche, président du Conseil synodal de l'Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg, a pour sa part décidé de payer son amende. Il avait hébergé des sans-papiers au Centre réformé de Charmey au début 2002. Le pasteur de Roche a rappelé à l'ATS qu'il a été condamné suite au manifeste d'autodénonciation qu'il a signé avec 360 autres personnes au printemps 2003, par solidarité avec Madeleine Pariat, une autre militante condamnée pour le même motif.

Les participants à la conférence de presse, notamment "le Collectif des sans-papiers", ont rappelé que les cantons de Berne et de Vaud ont interprété de façon plus souple la LSEE. Ils se sont référés à un jugement du Tribunal de police à Lausanne qui mentionne: "Une interprétation trop stricte de la LSEE se heurterait alors aux principes fondamentaux de respect des droits individuels inscrits dans les Constitutions fédérale et cantonale". (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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