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01.12.03 - Indonésie : La loi martiale à Aceh.

L'Eglise d'Indonésie est préoccupée par les nouvelles de violence qui parviennent de la province de Aceh, dans l'extrême nord de l'île de Sumatra, où est en cours une action militaire de l'armée indonésienne contre un groupe de rebelles sécessionnistes.

Les affrontements sont violents et l'espérance qu'ils puissent diminuer d'intensité a disparu après que le gouvernement d'Indonésie ait décidé, le 6 novembre, de prolonger de six mois la loi martiale promulguée au mois de mars 2002. Même si les généraux de Djakarta ont déclaré que la guerre contre les indépendantistes du " Free Aceh Movement " (GAM) se serait terminée rapidement, il n'en a rien été, et la population civile continue à en faire les frais. Les morts, rebelles et civils sont nombreux, et les dénonciations se multiplient d'organisations indépendantes sur des exécutions sommaires, des viols et l'utilisation abusive de la force par les troupes déployées dans la région du conflit.

Les agents de l'Eglise locale d'Indonésie à Sumatra, déclarent que, à Atceh, on manque de vivres, qu'il y a de grandes difficultés pour les milliers de personnes dispersées, en raison du manque de structures et d'assistance sanitaire, du manque d'approvisionnement, et en raison du blocus des voies de communication. Mgr Pius Datubara, archevêque de Medan, diocèse situé dans l'île de Sumatra, a déclaré à l'agence Ucan : "La prorogation de la loi martiale porte en elle, comme conséquences, des violations des droits de l'homme. L'armée ne peut arrêter et détenir arbitrairement les gens, alors qu'il faut apporter l'assistance et de la nourriture aux réfugiés. L'Eglise est prêtre à fournir de l'aide, mails il est impossible de le faire. "

D'après un rapport récent de l'organisation indépendante " Human Rights Watch " (HRW), les violations des droits de l'homme se poursuivent dans la région, au détriment de la population locale, ainsi que les limitations de la liberté de la presse. Dans le rapport, publié le 26 novembre, M. Aman Zia Zarifi, sous-directeur de la section asiatique de HRW, déclare : " Quand la presse a cherché à effriter le mur de secret qui pèse sur Atjeh, elle s'est exposée à subir de graves abus ". Le gouvernement a interdit l'entrée dans la région aux agents de l'ONU aux organisations humanitaires et religieuses, aux journalistes, aux diplomates et aux observateurs indépendants. Les opérations militaires opposent 30.000 soldats indonésiens à 5.000 rebelles. (source : fides)


Pour plus d'informations : Agence Fides

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