05.12.03
- Grèce : "Les Turcs sont des barbares".
Dans un discours qui soulève la réprobation des Grecs,
l 'archevêque ultra-conservateur d'Athènes, Mgr Christodoulos, a qualifié
les Turcs de "barbares" qui ne devraient pas être admis au sein de l'Union
européenne.
Dans un prédication, le 4 décembre, il a exalté
Athanassios Diakos, un héros national grec tué par les Turcs sous l'empire
ottoman, lors de la lutte de la Grèce pour son indépendance (1821-1828).
Mgr Christodoulos a lancé cette invective : "Ils l'ont empalé, ceux
qui veulent aujourd'hui entrer dans l'Union européenne (...) Les barbares
ne peuvent pas devenir une partie de la famille chrétienne car nous
ne pouvons pas vivre ensemble".
Dès qu'elles ont été connues, ces affirmations
ont soulevé de nombreuses protestations : "La route de la Turquie
vers l'Europe sert notre intérêt national," a déclaré le porte-parole
du gouvernement grec Christos Protopapas, invité pendant son point de
presse quotidien à commenter les propos de Mgr Christodoulos. La Grèce
"s'inspire" de la "vision d'une péninsule pacifique, libre et démocratique,
où il y aura de la place pour toutes les nations et toutes les religions",
a pour sa part déclaré à Bruxelles le chef de la diplomatie grecque
George Papandréou, dans un communiqué publié en réponse aux propos de
l'archevêque connu pour ses vues très conservatrices.
Toute une partie de la presse hellénique critique aussi son "sermon
d'intolérance" et son "incalculable vanité". "Si de telles vues prévalaient
aujourd'hui en Europe, ses peuples continueraient de rester piégés dans
des conflits", a déclaré le porte-parole du gouvernement Dimitris Gérou.
"Il y a des déclarations provocantes de la part de certains milieux
qui ne souhaitent pas l'entrée de la Turquie dans l'UE, que nous devons
ignorer", a affirmé le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah
Gul, cité vendredi par la presse grecque. Il a estimé que de telles
déclarations pouvaient être entre autres le fruit d'une "étroitesse
d'esprit".
Certains commentateurs grecs ont placé les déclarations du chef de l'Eglise
othodoxe grecque dans le cadre de sa lutte d'influence avec le primat
spirituel de l'orthodoxie, Bartholomée, qui siège à Istanbul et a ouvertement
soutenu la candidature de la Turquie à l'UE. Mais il est à noter
que les déclarations de l'archevêque se font l'écho d'une opinion
publique hostile à la Turquie, non seulement en raison de l'exode
grec il y a des décennies, mais aussi d'une actualité
douloureuse : la destruction systématique des édifices
religieux orthodoxes dans la zone turque de Chypre. (source : la croix)
Pour plus d'informations : La Croix
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