11.12.03
- Colombie : La cathédrale de Bogota occupée.
Vingt adultes et cinq enfants, parents d'otages des FARC (Forces
Armées Révolutionnaires de Colombie) se sont enfermés dans la cathédrale
de Bogotá et demandent au président Alvaro Uribe de trouver un accord
humanitaire avec la guérilla.
"Un accord humanitaire nous donnerait de l'espoir, faisons ce premier
pas : la possibilité de sauver la vie de 3.000 fils de la Colombie est
entre vos mains". "Nous ne pouvons comprendre comment on puisse parler
avec d'autres groupes en marge de la loi et ne pas parler avec ceux
qui retiennent nos fils prisonniers " a déclaré Mme Pulecio à l'Associated
Press, se référant au processus de paix "historique" entre l'exécutif
et les principaux groupes paramilitaires entamé en décembre de l'an
dernier.
Si une infime possibilité de colloques est également envisageable avec
le second groupe guérillero, l'Armée de Libération Nationale (ELN),
les contacts avec les FARC depuis l'échec des négociations menées par
l'administration d'Andrés Pastrana sont pratiquement nuls. Face à ce
désolant scénario, les parents ont voulu rappeler au président son engagement
auprès des Colombiens de s'occuper de la libération des otages. "En
tant que Colombiens, nous exigeons avec respect, mais fermement, que
le président tienne sa promesse".
Le groupe reproche également au chef de l'Etat de ne pas avoir nommé
la commission de négociateurs officiels pour obtenir l'accord humanitaire,
bien que deux hauts représentants de l'Eglise catholique aient été délégués
par M. Uribe pour lancer un dialogue avec les FARC. Il s'agit de Mgr
Augusto Castro Quiroga, missionnaire de la Consolata et vice-président
de la Conférence Episcopale, et de Père Darío Echeverri, secrétaire
de la Commission de conciliation nationale, que la guérilla a accepté
de rencontrer mais seulement en qualité d'interlocuteurs indépendants
du gouvernement.
"Nous demandons une accélération de l'accord et que l'exécutif nomme
finalement la commission de négociateurs" a réaffirmé Marleny Orjuela,
qui représente les parents des policiers détenus par les FARC. "Nous
ignorons jusqu'à quand nous resterons dans la cathédrale, nous ne bougeons
pas d'ici". Le bras de fer entre le gouvernement et les FARC ne semble
pas progresser: la guérilla propose de libérer les hommes politiques,
les militaires, les agents de police et 3 Américains en échange de la
libération de quelques centaines de combattants emprisonnés. Il demande
en outre la démilitarisation d'une vaste zone du sud du pays. Le gouvernement
exige en revanche la libération de tous les otages, y compris ceux qui
ont été kidnappés pour obtenir une rançon, refuse la démilitarisation
et prétend des FARC un engagement officiel à ne plus commettre d'enlèvements,
prévoyant l'hypothèse de l'exil pour les rebelles remis en liberté.
Retranchés depuis mardi dans la cathédrale de Bogota, les proches d'Ingrid
Betancourt et d'autres otages n'ont pu se nourrir depuis vingt quatre
heures : "l'Eglise nous a proscrit de manger pour ne pas manquer de
respect aux lieux saints". L'interdiction de recevoir de la nourriture
depuis l'extérieur s'est doublée de la décision du chapelain, Mgr Juan
Miguel Huertas, de fermer de l'intérieur les portes avec des chaînes.
Hector Cabrera et les autres protestataires ont passé la nuit "couchés
sur les bancs". "Il faisait froid, et Juan Carlos Lecompte n'a pu se
lever ce matin, il avait de la fièvre", précise un témoin. Marelby Agatton
a envoyé une assistante acheter des médicaments, qu'elle s'empressera
de lui faire passer sous la porte de la cathédrale. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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