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13.12.03 - France : Des rumeurs circulaient.

L'arrestation du vicaire épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie, accusé de viols et d'aggressions sexuelles sur deux personnes vulnérables, mis en examen et écroué mercredi, a causé un grand émoi dans la vallée de la Maurienne.

Certes des rumeurs incontrôlables circulaient depuis longtemps mais ses activités pastorales révélaient également une grande capacité de dialogue et un grand sens spirituel. L'homme d'Eglise suscitait aussi bien l'adhésion que le rejet. "Loin d'être reclus (...) il faisait preuve d'ouverture", note le quotidien régional le "Dauphiné Libéré"... "Il ne refusait jamais d'associer une messe à des manifestations parfois très profanes, comme par exemple la fête du pain au mois d'août à Saint-Jean de Maurienne."..."A Aiguebelle un groupe de jeunes s'était formé autour de lui, pas seulement composé de croyants, l'amitié s'y cultivait autant que la recherche d'un chemin spirituel."

Né à Modane en Maurienne, l'abbé Pierre Dufour, 68 ans, représentant de son évêque pour la vallée de la Maurienne, a fait toute sa ministère dans la région: à Saint-Jean-de-Maurienne de 1961 à 1978, puis de 1995 à 2003 et à Aiguebelle de 1978 à 1995.

Ce sont les plaintes de la mère d'un jeune homme qui ont mis en cause les P. Dufour. Ce jeune homme s'est suicidé en janvier 1997 après trois tentatives, la première ayant eu lieu en 1991. Elle avait également écrit à l'archevêque de l'époque, mais celui-ci n'avait pas cru ces accusations et l'enquête n'avait pas abouti.

Un appel a témoin a été lancé par le juge d'instruction chargé de l'affaire afin de recenser les victimes éventuelles des agissements de l'ecclésiastique. Les gendarmes ont pas ailleurs entrepris l'audition des personnes faisant partie de l'environnement professionnel du prêtre. Le père Dufour, qui a reconnu des faits de viols ainsi que des agressions sexuelles, a avoué avoir pratiqué des attouchements depuis 1960. Il a été mis en examen pour "viols, agressions sexuelles sur personnes vulnérables par une personne ayant abusé de sa fonction".

Dans un communiqué diffusé le 11 décembre, l'archevêque de Chambéry, Mgr Laurent Ulrich, a qualifié l'arrestation de son bras droit de "réelle épreuve" pour la communauté. "Ma première pensée se porte vers les personnes qui auraient souffert, directement ou indirectement, de tels agissements. Je leur dis ma peine, je comprends leur douleur et leur appel à la justice dont elles attendent réparation et apaisement", a ajouté l'archevêque. (source : Grenoble)

Pour plus d'informations : Diocèse de Grenoble

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