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17.12.03 - Brésil : L'exploitation par le travail.

L'un des objectifs de l'Eglise pour ces prochaines années, au Brésil et en Amérique Latine, c'est de travailler pour abolir l'exploitation dans le travail, qui prend la forme d'un véritable esclavage.

Mgr Pedro Casaldaliga, clarétien, évêque de Sao Felix do Araguaia, un des prélats les plus engagés sur les thèmes sociaux, l'a affirmé avec force ces jours-ci. Son intervention s'inspire du dernier rapport du Ministère du Travail brésilien, d'après lequel dans les six premiers mois de 2003, plus de 1600 paysans ont été contraints de travailler sous un régime d'esclavage dans les grandes propriétés foncières du Nord et du Nord-est.

Et c'est précisément Mgr Casaldaliga qui, en 1972, dénonça les premiers cas d'esclavagisme dans les "fazendas". "Pendant 500 ans, au Brésil et en Amérique Latine, dit-il, le drame du travail accompli dans des conditions d'esclavage a été, hélas!, une triste réalité. Un tel phénomène est aujourd'hui lié à des formes d'exploitation dues surtouts à la pauvreté et au chômage."

..."A ce scénario il faut ajouter l'absence de réforme agraire et de lois adéquates pour la protection des travailleurs. Et puis, au Brésil, les contrôles fiscaux et la difficulté de contrôler les conditions difficiles de travail, sont rendus encore plus problématiques par la grande étendue du territoire".

Face à cette plaie sociale, l'Eglise "peut s'engager dans des activités d'information, en dénonçant et en prévenant la diffusion de ce phénomène. Il est nécessaire de réaliser des campagnes nationales en prétendant du gouvernement des punitions exemplaires. Mais souvent, pour les employeurs, les condamnations sont ridicules", même si un changement social de grande porté est en cours.

En effet, aujourd'hui "la prise de conscience de cette plaie est le premier pas vers l'élimination de l'esclavage". Quant à l'engagement renouvelé du gouvernement, l'évêque souligne que "ces dernières semaines, des cas éclatants de corruption ont été découverts au Brésil, et ils sont apparus comme une plaie sociale. Et cela est bon, car ainsi il devient possible d'affronter la question de l'impunité. Récemment le 'Plan pour la réforme agraire' a été rendu public. Au cas il est mis à exécution, le Brésil fera un pas décisif vers l'élimination de l'esclavage, car il y aura ainsi plus d'instruments de contrôle et de prévention". source : vid)

Pour plus d'informations : Agence VID

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