19.12.03
- Bangladesh : Pour une plus grande unité.
Lors de son assemblée annuelle, le 21 novembre dernier, l'Association
chrétienne du Bangladesh a souhaité une unité plus grande des
Eglises chrétiennes du Bangladesh qui souffrent de leurs divisions.
Les deux cents délégués ont souligné l'importance
pour les chrétiens bangladais de se montrer unis, en surmontant les
différences consécutives à l'appartenance à différentes dénominations,
afin de promouvoir les droits et le développement socio-économique des
chrétiens. Fondée en 1967, l'Association chrétienne du Bangladesh s'est
donnée pour but de défendre les intérêts de la petite communauté chrétienne
de ce pays très majoritairement musulman.
Tejosh Sankar Das, un universitaire local, a souligné que, si les chrétiens,
peu nombreux au Bangladesh, jouent un rôle non négligeable dans le développement
du pays, ils souffrent de leurs divisions, en différentes dénominations
et jusqu'au sein de celles-ci, divisions qui amoindrissent leurs chances
de participer plus activement à la vie de la nation.
Dans un pays où les chrétiens sont issus de 45 groupes ethniques distincts
mais ne représentent que 0,04 % des 140 millions de Bangladais (musulmans
pour 88 % d'entre eux et hindous pour 10 %), Sanjeeb Drong, secrétaire
du "Bangladesh Adivasi Forum" (chrétiens autochtones)),
estime que les divisions entre chrétiens ne disparaîtront pas de sitôt
mais que cela ne doit pas empêcher d'essayer de les réduire.
Pour défendre les droits des chrétiens, le secrétaire général de l'Association,
Nirmal Rozario, a annoncé que cinq demandes avaient été récemment faites
au gouvernement : déclarer le dimanche de Pâques jour férié pour tous,
nommer un chrétien avec rang ministériel au ministère des Affaires religieuses,
recruter des chrétiens dans l'administration, réserver cinq sièges au
Parlement pour les chrétiens, diffuser des émissions chrétiennes sur
les ondes de la télévision et de la radio nationales, et enfin contribuer
financièrement aux décorations mises en place dans les lieux publics
à l'occasion de Noël et de Pâques.
Selon Promod Mankin, l'unique parlementaire catholique du pays et président
de l'Association, la priorité est d'unir les chrétiens afin d'être en
mesure de négocier plus efficacement face à l'administration et au gouvernement.
Pour le P. Benjamin Costa, prêtre catholique et conseiller de l'Association,
l'unité de la communauté chrétienne est effectivement essentielle à
son développement. Des groupes peuvent en effet être tentés d'exploiter
les divisions entre catholiques et protestants, a-t-il remarqué.
Selon Tejosh Sankar Das, l'unité de la communauté chrétienne n'appelle
pas une unité doctrinale sur les questions de foi ; ce qui est nécessaire,
c'est une réelle coopération sur un ordre du jour précis. Il a ainsi
regretté publiquement que les catholiques, qui représentent environ
70 % des chrétiens bangladais, ne cherchent pas à s'associer aux protestants
- qu'ils accueillent par ailleurs bien volontiers - dès lors qu'ils
sont en situation de majorité.
D'un autre côté, les protestants, a encore souligné Sankar Das, font
souvent preuve d'un complexe d'infériorité et ne font pas assez l'effort
de chercher la coopération des catholiques. Intervenant devant les délégués,
Mgr Theotonius Gomes, évêque auxiliaire de Dacca, n'a pas caché que
les différences de modes de fonctionnement des protestants et des catholiques
ne facilitent pas les choses.
Pour les catholiques, a-t-il rappelé, la doctrine et les rites de l'Eglise
catholique sont impératifs ; pour un certain nombre de protestants,
celui qui n'est pas d'accord sur un point ou un autre avec son Eglise
peut la quitter et en établir une nouvelle. " Ce sont là des réalités
et c'est pourquoi les responsables chrétiens doivent se montrer unis
sur un point : quelles que soient nos différences, nous sommes chrétiens
et par conséquent nous pouvons travailler et nous développer ensemble
a-t-il dit, ajoutant que la Commission pour les affaires ocuméniques
de la Conférence des évêques catholiques du Bangladesh travaillait,
par des séminaires et le dialogue, à réduire la distance entre catholiques
et protestants. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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