21.12.03
- Timor : Priorité aux plus démunis.
L'évêque catholique d'Atambua, au Timor occidental, refuse pour ses
services une aide humanitaire originellement prévue pour les réfugiés
du Timor oriental.
Le 3 novembre dernier, une lettre de l'administration provinciale informait
l'évêque que le Bureau des affaires sociales allait livrer des motocyclettes
à cinq paroisses du diocèse. L'offre était présentée sous la rubrique
: « Transfert d'aide financière humanitaire du gouvernement japonais
». Tout en accusant réception de l'offre, Mgr Pain Ratu décida de la
rejeter.
Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord parce que les paroisses
ne peuvent recevoir une aide de ce genre sans que l'évêque
en soit prévenu. Or, a constaté Mgr Pain Ratu, l'administration
provinciale a omis de le faire.
Mais c'est surtout parce qu'il avait appris que l'offre faite à ses
services par l'administration locale provenait d'une aide, fournie par
le gouvernement japonais, aide qui était originellement prévue pour
les réfugiés est-timorais présents dans la province. Au début de l'année
2002, le gouvernement japonais a envoyé une aide en leur faveur de 53
milliards de roupies (5,25 millions d'euros), à charge pour l'administration
de la province de la distribuer.
Un envoyé du ministère japonais des Affaires étrangères ayant rendu
visite en juillet dernier au gouverneur de la province, Piet A. Tallo,
pour lui demander pourquoi l'aide envoyée trois mois plus tôt n'avait
toujours pas été distribuée aux réfugiés est-timorais, c'est-à-dire
dans le Timor-Oriental, l'administration provinciale avait répondu qu'elle
ne souhaitait pas que toute l'aide aille aux seuls réfugiés mais voulait
que les populations pauvres du Timor Occidental, qui avaient souffert
de la présence des réfugiés, soient elles aussi aidées.
Pour Mgr Pain Ratu, « l'Eglise catholique au Timor occidental c'est-à-dire,
dans un territoire contigu au Timor-Oriental, ne veut pas être mêlée
à ce problème ou rendre les choses plus difficiles. Le gouvernement
japonais a accepté d'apporter une aide humanitaire aux pauvres, aux
réfugiés est-timorais et auxpopulations locales vivant autour des camps
de réfugiés ». L'évêque a tenu à ce que soit respecter l'intention
des donateurs japonais.
Il a expliqué sa décision aux prêtres, aux religieux et aux responsables
laïcs du diocèse, une centaine de personnes en tout, lors d'une assemblée
pastorale qui a eu lieu du 26 au 29 novembre dernier. Ceux qui avaient
déjà reçu une motocyclette ont été priés de la rendre aux autorités
provinciales et la décision a été bien comprise. (source : eda)
Pour plus d'informations : Eglises
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