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17.12.03 - "Justice et Paix" et l'arrestation de Saddam Hussein.

S'il convient "d'être content" de cette arrestation, la mise en scène des images de la capture de cet homme détruit, qui ont circulé dans le monde entier, aurait pu nous être épargnée.

C'est la première fois qu'un officiel du Saint-Siège réagissait à cette arrestation et à ses circonstances. Le 16 décembre, le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil "Justice et Paix" présentait oficiellement le message du pape pour la Journée Mondiale de la Paix. A l'issue de cette présentation, a été interrogé sur la prise de Saddam Hussein.

Pour lui, "ainsi finissent les dictateurs. Des responsabilités très lourdes pèsent sur ses épaules. Cela étant dit, vient ensuite un sentiment de compassion humaine. La mise en scène des images de la capture de cet homme détruit, qui ont circulé dans le monde entier, aurait pu nous être épargnée. Toute personne ayant des sentiments équilibrés doit le ressentir de la même manière que moi". "Personnellement j'ai eu de la peine en voyant cet homme détruit, traité comme une vache à laquelle on contrôle les dents", a dit Mgr Martino en marge de la présentation du message du pape Jean Paul II à l'occasion de la journée mondiale de la paix, le 1er janvier. "Je pense qu'on aurait pu nous épargner ces images."

Mgr Martino a été pendant de nombreuses années représentant du Vatican auprès de l'Onu. Il a également exprimé le voeu que cette arrestation et le procès qui devra "avoir lieu dans un lieu approprié puissent contribuer à la pacification et à la démocratisation de l'Irak". "Il me semble cependant illusoire de penser que cette capture puisse réparer tous les drames et les dommages causés par un conflit qui est toujours une défaite pour l'humanité", a-t-il dit.

Il a encore souhaité que cette capture, quoique "essentielle", n'ait pas "de pires et de brutales conséquences". "Elle ne signifie pas la solution complète du problème", a-t-il encore ajouté. La capture ne compense pas la guerre. A propos du procès de l'ancien dictateur, il n'a donné que peu d'indications, "car ce n'est pas au Saint-Siège de dire si le procès doit avoir lieu ici ou là". Le prélat a simplement affirmé qu'il doit se tenir "dans un lieu approprié" et souhaité qu'il contribue "à la pacification et à la démocratisation de l'Irak".

Il s'est par ailleurs exprimé sur la recommandation faite aux Nations Unies de revoir leur mode de fonctionnement en lien avec la lutte contre le terrorisme. Il a insisté sur le fait que Kofi Annan lui-même avait souhaité "réfléchir aux menaces et aux défis à affronter au XXIe siècle" et étudier les règles et les administrations afin de voir si elles "ne devaient pas être adaptées".

... "Le terrorisme est une plaie. On peut éliminer un, 10 ou 10'000 terroristes, mais si l'on ne combat pas ce qui est à la racine de leurs motivations, ils se renouvelleront toujours".

Mgr Martino a ajouté qu'il convient "d'être content" de cette arrestation et a exprimé le voeu qu'elle n'ait pas "de retombées négatives" sur le règlement de la crise au Proche-Orient. La cardinal italien a formulé ces remarques au cours de la conférence de presse de présentation du document de Jean Paul II qui condamne l'usage de la force comme unique instrument de lutte contre le terrorisme mais soutient les sanctions contre les gouvernants coupables de violations des droits de l'Homme. (source : vis)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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