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23.12.03 - Congo : La réinsertion des ex-rebelles.

Alors qu'il fut arrêté puis dépouillé de sa voiture par des rebelles, Mgr Portella Mbuyu conclut :"Ce qui m'est arrivé hier est un exemple des épisodes de braquages sporadiques qui ont lieu encore aujourd'hui dans le Pool."

Mgr Louis Portella Mbuyu est évêque de Kinkala, chef-lieu du département congolais du Pool, à 75 kilomètres au sud de la capitale Brazzaville. Le dimanche 21 décembre il fut intercepté par un groupe de miliciens ninjas. "Je tiens cependant à préciser que je n'ai pas été menacé. J'allais célébrer une messe à Mbanga Dounga (localité du Pool) mais à la hauteur de Mvouloumamba, un groupe de ninjas a croisé ma route. Le chef des rebelles, qui se fait appeler Titus, est alors arrivé à bord d'un camion accompagné d'autres ninjas armés."

..." Il m'a demandé, poursuit l'évêque, de lui laisser mon 4x4 parce qu'il en avait besoin pour un mois. J'ai longuement discuté avec lui, lui expliquant que je devais aller célébrer une messe importante. Mais il n'y a rien eu à faire, mon chauffeur, une passagère qui m'accompagnait et moi-même, avons dû rentrer à pied à Kinkala, à environ 8 kilomètres". Mgr Portella a eu de la chance d'être tombé sur Titus, un chef rebelle qu'il connaît bien et qu'il a même aidé dans le passé. L'archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, a quant à lui eu moins de chance car lorsqu'il a été braqué le 14 décembre, les miliciens l'ont menacé.

Un grand nombre de ninjas, explique Mgr Portella, "ont l'impression d'être abandonnés à cause de la lenteur de la mise en oeuvre du programme de réhabilitation et de réinsertion " contenu dans l'accord conclu le 17 mars dernier entre les responsables rebelles et gouvernementaux. "Le processus traîne, surtout dans le Pool, ce qui suscite la colère ninjas. Ces jeunes désoeuvrés - de 16, 17, 18 ans - ne connaissent que la logique de violence à laquelle ils sont habitués et il est urgent que cela change."

En soulignant la nécessité de "procéder au plus vite à leur insertion économique, afin d'éviter qu'ils ne se servent de leurs armes pour commettre des exactions, aux dépends des habitants du Pool, Mgr Portella ajoute : ". La population de la région a besoin de reconstruire tout ce qui a été détruit pendant les années d'instabilité qui ont précédé. C'est donc pour le bien de toute la population qu'il faut insister afin de procéder réellement à la réinsertion des anciens combattants." (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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