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26.12.03 - La paix de Bethléem au coeur de l'Afrique.

Dans un Afrique qui connaît tant de luttes fratricides, et malgré bien des attaques meurtrières, Noël a été l'occasion pour les chrétiens de rappeler le message de la Paix donné par Dieu.

Au Sénégal, à Dakar, le P. Patrice Coly a fait savoir que pour le chrétien, Noël devrait être une fête de tous les jours, de tous les instants. "Si chacun s'emploie à vivre comme Jésus, à chercher à être le reflet de la Lumière, alors ce sera chaque jour Noël pour lui. Et c'est justement de cela qu'il doit être question ."..." Le véritable disciple sait que le Christ est venu dans le monde sous forme de lumière, de chaleur et de vie. Il doit en conséquence préparer les conditions convenables pour que cet Enfant divin naisse aussi en lui."

"C'est à chacun maintenant d'avoir ce désir de faire naître le Christ dans son âme et de devenir comme lui pour un Sénégal, une Afrique et un monde d'amour de paix et de justice". Invitant par ailleurs les fidèles à une "renaissance à la droiture et à l'amour de son prochain", il a rappelé que le jour de Noël, "si les crèches sont dans nos églises et nos maisons, les crèches que préfère Jésus, ce sont nos coeurs".

Au Burkina Faso, l'(évêque de Ouagadougou a souligné quel espoir s'était levé dans la nuit de Noël : "Une étoile a brillé, un soir d'hiver répandant sa clarté sur notre terre et depuis ce temps-là, dans nos coeurs un espoir est né, que l'enfant de Noël nous a donné." Ce 25 décembre, ils étaient des centaines de fidèles chrétiens à converger vers la cathédrale de l'Immaculée Conception de Ouagadougou pour la messe célébrée par l'archevêque Mgr Jean Marie Untaani Compaoré.

Cette messe a été ponctuée tout au long de chants choraux, sur des rythmes africains. "Il est né, le divin esprit, jour de fête aujourd'hui sur terre" ..."Alléluia ont été repris en choeur par une assemblée en liesse . Le commentateur nous a dit : "Chrétiens " d'en haut", les anges, comme" chrétiens d'en bas" l'assemblée, tous ont communié spirituellement.

En Côte d'Ivoire, contrairement à l'année dernière où, en raison du couvre-feu, ils ont dû célébrer la naissance de Jésus Christ, pendant la journée, les chrétiens ont pu, cette année, accueillir "le fils de Dieu", lors de la traditionnelle Messe de minuit à la Cathédrale St Paul. Le Cardinal Bernard Agré, archevêque d'Abidjan, n'a pas manqué de souligner ce fait. "Cette année, nous pouvons dire "minuit chrétien". L'année dernière, c'était "quinze heures chrétiens. Je crois quand-même qu'il faut dire merci au Seigneur."

Il plaça cette messe sous le signe de la réconciliation : "Nous nous sommes battus. Maintenant, c'est l'heure de la réconciliation. Qu'on ne revienne plus en arrière pour se battre", a-t-il souhaité. Mieux, le Cardinal a demandé aux fidèles de désarmer leurs coeurs et d'oublier toutes les rancoeurs, "désarmez vos coeurs. Laissez tomber. Oubliez tout au nom de Jésus-Christ." Et de demander aux fidèles à sourire au moins dix fois par jour. C'est le signe, selon lui, qu'ils auront "tout pardonné à tout le monde".

En Ouganda, le jour de Noël a été marqué par une fusillade dans une localité rurale à cinq kilomètres au sud de la mission catholique de Omya-Anyima (archidiocèse de Gulu, à plus de 500 kilomètres au nord de la capitale, Kampala et à 40 kilomètres à l'est de Kitgum. Un père de famille a été tué.

Et pourtant, malgré l'insécurité diffuse et même si cette "guerre des pauvres" ne cesse pas, les communautés catholiques de l'archidiocèse de Gulu et du diocèse de Lira ont prié dans les principales missions en invoquant le don de la paix. Dans la cour de l'hôpital missionnaire de Lachor (Gulu), 4.000 enfants ont participé à la liturgie avec des chants et des prières particulièrement ferventes. C'est là en effet que beaucoup d'enfants ont trouvé refuge pour fuir aux "olum" ("herbe" en langue acholi, nom donné aux rebelles par la population locale). (source : allafrica)

Pour plus d'informations : Allafrica

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