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09.12.03 - Comment mentionner l'héritage chrétien ?.

L'Italie est désormais convaincue qu'elle ne vaincra pas la résistance du camp laïque, dont la France est un des porte-drapeau, à l'inscription de " l'héritage chrétien " dans le préambule de la future Constitution européenne.

Mais ce pays, qui assume ce semestre la présidence tournante de l'Union européenne, n'a pas pour autant renoncé à mentionner le fait religieux dans ce texte fondateur de l'UE élargie. Une option a émergé hier lors de l'ultime réunion des ministres des affaires étrangères des Quinze avant l'arbitrage des chefs d'État et de gouvernement qui se réuniront en sommet en fin de semaine : une Déclaration annexée à la Constitution.

Reconnaître le christianisme comme un des principaux fondements historiques de l'Europe semble une évidence pour une majorité d'États membres de l'UE. Mais d'autres soulignent qu'une Constitution est un acte juridique " et faire de l'héritage chrétien une des sources du droit en l'inscrivant dans un Préambule, c'est prendre le risque, dans quinze ou vingt ans de voir, à la Cour de justice européenne, une éventuelle majorité ultraconservatrice créer une jurisprudence contre l'avortement ou la recherche sur les embryons ", explique un expert.

La solution de repli imaginée par le gouvernement Berlusconi n'aura pas le caractère solennel initialement espéré et encouragé par le Vatican mais du moins évitera toute évolution susceptible d'ouvrir un conflit d'interprétation légale où le droit le disputera à la politique. Il s'agirait d'une Déclaration sur le dialogue entre les religions sans caractère juridiquement contraignant. Ce pourrait être une annexe à la Constitution ou plus simplement une annexe aux conclusions du Conseil européen qui adoptera la Constitution. La nuance est politiquement importante.

La Grande-Bretagne refuse que ne soient retenues que les trois grandes religions monothéistes alors que plus d'un million d'hindous vivent outre-Manche. L'Irlande et la Pologne sont très sourcilleuses sur le choix du mot devant qualifier l'extrémisme religieux, qu'elles ne veulent pas voir confondu avec le traditionalisme catholique. La France veut voir figurer la lutte contre l'antisémitisme mais la Suède s'y oppose si les autres formes d'intolérance religieuse ne sont pas mises sur le même plan. La rédaction de ce texte est loin d'être élaborée. (source : La Croix)

Pour plus d'informations : COMECE

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