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du 30 au 1 janvier décembre 2009 (semaine 01)
 

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2009-01-01 - RD Congo
D'HORRIBLES CARNAGES DANS LA PROVINCE ORIENTALE


Au lendemain de Noël, des dizaines de fidèles ont été tués à la machette dans une église à Doruma, comme dans d'autres régions frontalières du Soudan et de l'Ouganda. L'on impute ce massacre aux rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur.

Plus de 400 civils ont été tués dans la Province orientale de la République démocratique du Congo depuis le 25 décembre, affirme le P. Come Mbolingaba, directeur de la Caritas du diocèse de Dungu-Doruma. Il témoigne: “Tout a commencé le 25 décembre au soir, lorsqu’un groupe de rebelles de la LRA (Armée de Résistance du Seigneur) a fait irruption dans la paroisse de Faradja, où un concert était en cours, tuant des dizaines de personnes”.

Selon le P. Mbolingaba, les rebelles sont revenus le lendemain, faisant au moins 150 victimes. “Le bilan est provisoire car nombre de villages ayant été attaqués se trouvent dans des zones particulièrement isolées”, assure encore le directeur de la Caritas locale.

Selon cette même source, d’autres attaques se sont vérifiées à Duru, déjà lourdement frappée en septembre dernier.

Pour ce qui est du massacre dans l'église à Doruma, également dans cette région frontalière du Soudan et de l'Ouganda.. l'Ouganda impute ce massacre aux rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur.

Ces derniers nient toute implication dans ce massacre. Mais une femme qui a réussi à s'enfuir de l'église dit avoir vu une trentaine de personnes tuées. Un autre témoin, Abel Longi, a rapporté que les assaillants parlaiant "acholi", étaient coiffés de dreadlocks et comptaient de nombreux jeunes garçons dans leurs rangs. La LRA est accusée de recruter de force des enfants soldats.

L'armée ougandaise parle de 45 civils tués. Pour le gouverneur de la province Orientale, Médard Autsai Senga, le bilan dépasse 75 morts. Et pour l'armée congolaise, il se situe entre 120 et 150 morts.


A titre de rappel, les armées des trois pays ont lancé tout récemment une offensive conjointe contre l'Armée de résistance du Seigneur, qui s'y est installée depuis une vingtaine d'années. Les rebelles de la LRA ont démenti toute implication, accusant l'armée ougandaise d'avoir commis ce massacre. Cependant, Abel Longi affirme les avoir reconnus.

«Je me suis caché dans les buissons près de l'église et j'ai entendu les gens qui hurlaient pendant qu'ils étaient coupés avec des machettes», a expliqué Abel Longi, qui tient une boutique à Doruma, le village où s'est produit le massacre.

«C'était horrible. Il y avait des cadavres au sol, principalement des femmes et des enfants coupés en morceaux», a également affirmé le capitaine Chris Magezi, porte-parole de l'armée ougandaise qui a indiqué que l'armée disposait de preuves et de témoignages de survivants incriminant la rébellion ougandaise.

Le bilan de 45 morts a été confirmé le 28 décembre sous couvert d'anonymat par un travailleur humanitaire d'une ONG internationale, joint par téléphone en RDC. «Il y avait des restes de corps humains partout, dans et à l'extérieur de l'église; des enfants étaient parmi les victimes», a-t-il rapporté.

Le massacre a eu lieu dans une église catholique située à environ 10 km au Sud-Est de la localité de Doruma, dans le district du Haut-Uele, à l'extrême Nord-Est de la RDC. Le vice-gouverneur de la province Orientale, Joseph Bangakya Angaze, a affirmé dimanche que des groupes d'auto-défense locaux ont tués 13 rebelles de la LRA dans des combats près de Doruma à la suite du massacre. La LRA a de son côté nié le massacre de civils, le qualifiant de propagande et réclamant une enquête indépendante.

Il s'agit d'une nouvelle campagne de propagande par l'armée ougandaise», a déclaré le porte-parole de la LRA, David Nyekorach-Matsanga, affirmant que les combattants de la LRA ne se trouvent pas dans cette zone. (Information : Agence Misna et Allafrica)

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