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du 2 au 5 janvier 2009 (semaine 01)
 

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2009-01-05 - France
"L'ABSENCE DE DIGNITÉ DU CARDINAL DE PARIS" ?

Un site internet, proche de certains milieux romains "bien informés", commente l'absence du sacré de certains prêtres "et même de certains évêques" en appuyant cette affirmation de deux photographies du cardinal Vingt-Trois célébrant la messe.

" Au moment de la consécration, un certain nombre de prêtres - parmi lesquels des évêques qui semblent ignorer les règles liturgiques élèvent l'hostie en ne la tenant que d'une main, façon de faire qui ressemble à de la nonchalance ou qui traduit un goût prononcé pour l'absence de dignité."

..."
D'où la question: au moment de l'élévation, l'hostie doit-elle être tenue des deux mains ou peut-elle n'être tenue que d'une seule main ? La Présentation générale du Missel romain ne dit rien à ce sujet. Est-ce à dire que chaque célébrant est libre de faire comme il veut ?"

..." Dans la Présentation du Missel Romain. Au n°42, on lit : "Les gestes et les attitudes du corps, tant ceux du prêtre, du diacre ou des ministres, que ceux du peuple doivent viser à ce que toute la célébration manifeste une belle et noble simplicité, que soit perçue toute la vraie signification de ses diverses parties et que soit favorisée la participation de tous." On voit ici que si l'Église se refuse à codifier strictement les "gestes" et les "attitudes" c'est parce qu'elle compte sur le bon goût et le bon sens qu'on est en droit d'attendre de la part des fidèles, et plus spécialement encore des célébrants."

..." Dans l'Exhortation post Synodale "Sacramentum Caritatis" du 22 février 2007: "L'ars celebrandi doit favoriser le sens du sacré et l'utilisation des formes extérieures qui éduquent à un tel sens, comme par exemple l'harmonie du rite, des vêtements liturgiques, de l'ameublement et du lieu sacré. (...) La simplicité des gestes et la sobriété des signes, effectués dans l'ordre et dans les moments prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel d'ajouts inopportuns. L'attention et l'obéissance à la structure propre du rite, tout en exprimant la reconnaissance du caractère de don de l'Eucharistie, manifestent la volonté du ministre d'accueillir, avec une docile gratitude, ce don ineffable."

" Il est donc évident que le geste d'élévation, au moment de la consécration, est à situer dans la tradition liturgique, laquelle impose, pour éviter toute nonchalance ou désinvolture, que l'hostie et ensuite le calice soient tenus dignement, avec les deux mains. Il n'est pas utile que le Missel romain donne davantage de précisions au sujet de ce rite."

..." Guillaume d'Auxerre (1150-1232), professeur à l'Université de Paris, déclarait que "le prêtre élève le Corps du Christ pour que tous les fidèles le regardent et demandent ce qui est utile à leur salut." Les évêques qui, à la suite d'Eudes de Sully (évêque de Paris), ont prescrit la même pratique, témoignaient du même souci de piété ; ainsi, le concile d'Exeter (1287) énonce : "Que l'hostie soit élevée, pour qu'elle puisse être contemplée par tous ceux qui se trouvent autour de l'autel : la piété des fidèles est avivée et les mérites de leur foi en sont accrus."

" Dès le début du treizième siècle, l'élévation est assez répandue, pour que le pape Honorius III (1216-1227) en sanctionne la coutume en demandant que le peuple s'y incline respectueusement (1219)."


Une note est placée à côté de ces deux photographies du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, comme pour en illustrer le sens : "Il est évident que pour réaliser la liturgie dans un respect réfléchi de ce que l'Église demande de faire, il est nécessaire d'assujettir les célébrations à un contexte de continuité et non de rupture, ce qu'entend d'ailleurs favoriser le Motu Proprio Summorum pontificum de Benoît XVI." (source : ESM)

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