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du 6 au 9 janvier 2009 (semaine 02)
 

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2009-01-09 - Sri Lanka
AUCUN CESSEZ LE FEU AU SANCTUAIRE DE MADHU


Le sanctuaire marial de Madhu, le plus vénéré du Sri Lanka, n’a pas pu bénéficier d’un cessez-le-feu pour Noël et le Nouvel an.
au lieu de la grande foule espérée, il n’y avait pas eu un seul pèlerin aux messes de Noël et du Nouvel an.

Au sanctuaire de Madhu, selon Ucanews, la messe de la nuit de Noël s’est donc déroulée en la présence d’un seul prêtre, de quatre religieuses, de six laïcs au service du culte et de 30 militaires.

Pour des raisons de sécurité, les fidèles n’ont pas été autorisés à venir »,alors qu’habituellement, environ 3 000 pèlerins viennent à cette période de l’année. Le gouvernement sri-lankais avait cependant laissé espérer la réouverture du site, mais, engagé dans d’intenses combats contre les Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), il avait rejeté, peu avant Noël, la demande des responsables chrétiens d’un cessez-le-feu pour le temps des célébrations de la Nativité.

Situé dans le nord du pays, en pleine jungle, le site de Madhu est au cœur de la région des combats entre l’armée gouvernementale et le LTTE, qui ont pris ces dernières semaines une ampleur d’autant plus forte qu’il s’agit, pour Colombo, de reconquérir militairement les derniers bastions des Tigres. La guerre civile, qui dure depuis 1983, a fait plus de 80 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés.

Le sanctuaire marial, malgré sa position exposée, aux confins de la Province du Nord, avait pendant les premiers temps du conflit, bénéficié d’une relative protection due à la vénération que les populations sri-lankaises, toutes ethnies et religions confondues, éprouvent pour Notre-Dame de Madhu. Dans les années 1990, le site avait même abrité des milliers de réfugiés fuyant les combats. Mais avec le durcissement du conflit, le sanctuaire s’était retrouvé progressivement sous les feux croisés des deux parties.

Après avoir accueilli tant de réfugiés, « c’est Notre-Dame de Madhu qui est devenue une réfugiée », avait déploré le prélat. La Vierge de Madhu avait été transportée en avril 2008 à Thevanpiti, village côtier au nord du sanctuaire. L’évacuation de la statue et des quelques personnes d’Eglise qui étaient encore sur le site avait provoqué une polémique lancée par des groupes activistes pro-bouddhistes et les organes officiels du gouvernement, accusant l’Eglise catholique de collusion avec le LTTE, Thevanpiti se trouvant en zone sous contrôle rebelle.

Au cours de l’été, sur l’insistance du gouvernement, la statue avait été ramenée à Madhu, puis des visites encadrées par l’armée avaient été organisées pour les responsables de l’Eglise catholique et les journalistes afin de faire constater « la remise en état » du sanctuaire par les militaires. Ce déploiement médiatique faisait suite à un reportage télévisé, diffusé en mai, qui avait profondément choqué la population sri-lankaise, montrant le sanctuaire sous le contrôle de l’armée : murs de l’église criblés de balles, statues brisées, débris divers, matériel et véhicules militaires introduits dans le sanctuaire.

Restitué en août au diocèse de Mannar, le sanctuaire n’avait pu finalement accueillir que 540 pèlerins, autorisés à assister à la messe de l’Assomption.

Après la rencontre au Vatican, le 2 décembre dernier, du pape et du président du Sri Lanka. Mahinda Rajapakse aurait assuré à Benoît XVI que le sanctuaire de Madhu avait été entièrement restauré et rendu disponible au culte (9). Selon des sources vaticanes, le pape a également demandé au président du Sri Lanka de « consolider le dialogue et la négociation comme seule méthode pour une solution politique juste et durable du conflit en cours ». Il s’est également inquiété de ce que l’Eglise catholique puisse continuer à jouir d’une liberté qui lui permet, en ce temps de conflit, de venir en aide aux populations durement éprouvées, sans distinction de race ni de religion.

Dans son message de Noël, la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka a appelé les responsables du pays à oublier leurs différends politiques et à se focaliser sur la construction de la paix. (source : EDA)

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