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du 6 au 9 janvier 2009 (semaine 02)
 

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2009-01-09 - Inde
LA COUR SUPRÊME DEMANDE QUE SOIENT PROTÉGÉS LES CHRÉTIENS

L’Eglise s’est félicitée de ce que la Cour suprême de l’Inde, dans une directive du 5 janvier dernier, ait menacé le gouvernement de l’Orissa de le destituer s’il n’arrivait pas à protéger les minorités religieuses.

Le 7 janvier, lors d’une conférence de presse, le cardinal Varkey Vithayathil, archevêque syro-malabar d’Ernakulam-Angamaly (Etat du Kerala), déclarait : « La communauté chrétienne a toujours cru en la justice de ce pays qui sait quand il le faut, défendre les droits des minorités ». Le cardinal, président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI) a remercié la Cour suprême d’avoir clairement réaffirmé la responsabilité de l’Etat de l’Orissa concernant les droits fondamentaux des minorités.

Cette décision de la Cour suprême fait suite à une requête de Mgr Raphaël Cheenath, archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, demandant que l’on assure la sécurité des chrétiens de son diocèse de l’Orissa où durant sept semaines, des groupes hindouistes avaient causé la mort de plus de 60 personnes et déplacé des milliers de familles.

Mgr Cheenath a rappelé qu’environ 80 000 chrétiens continuaient à l’heure actuelle de vivre dans les camps de réfugiés mis en place par le gouvernement, pendant que des centaines d’autres erraient loin de leurs maisons et de leurs villages, dans la crainte de nouvelles attaques. Il a expliqué à Ucanews que les chrétiens qui voulaient revenir dans leurs villages n’avaient que le choix de devenir hindous ou d’être massacrés, ajoutant qu’il se réjouissait que la Cour suprême ait choisi d’utiliser le terme de « persécution » pour qualifier les violences perpétrées en Orissa.

« Nous sommes un pays laïc. Nous ne pouvons accepter que des minorités soient persécutées », ont en effet martelé les trois juges, à la tête desquels se trouvait le président de la Cour suprême (‘Chief Justice of India’) K.G Balakrishnan. « Si le gouvernement [de l’Orissa] est incapable de les protéger, il doit démissionner », a déclaré la Cour. « Il est du devoir du gouvernement de l’Etat de protéger les communautés minoritaires. Vous [le gouvernement de l’Orissa] ne l’avez fait que lorsque 50 000 personnes de ces minorités ont dû fuir dans la jungle ».

L’Etat de l’Orissa dont 94 % de la population est hindoue, est gouverné par une coalition formée d’un parti régional et du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du Peuple indien), pro-hindou et fortement impliqué dans les attaques antichrétiennes. Le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques de l’Inde a déclaré à ce propos à Ucanews le 7 janvier : « Même après tant d’attaques, il y avait une mauvaise volonté manifeste de la part des politiques. La directive de la Cour suprême est plus que bienvenue ».

Selon le quotidien indien The Hindu (4), la Cour suprême a demandé au gouvernement de l’Orissa de mettre en place avec le ministère fédéral de l’Intérieur, le déploiement de forces armées dans le district du Kandhamal, épicentre des violences contre les chrétiens et ce, jusqu’aux élections prévues dans deux mois. Les juges ont également ordonné à l’Orissa de verser les indemnisations demandées pour les églises et bâtiments ecclésiastiques détruits par les hindouistes. (source : EDA)

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