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FlashPress - Infocatho
du 14 au 16 janvier 2009 (semaine 03)
 

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2009-01-16 - RD Congo
LES CONSÉQUENCES DES TRAGÉDIES SE RÉVÈLENT CHAQUE JOUR

Mgr Julien Andavo, évêque d'Isiro dans la province orientale, lance un cri de détresse au gouvernement de la RDC pour que le bénéfice d’urgence soit accordé aux victimes des attaques survenues à Faradje où l'on déplore plusieurs dizaines de tués.

Il leur faut des tentes, des habits, de la nourriture, des matériels médicaux et médicaments, du personnel médical, des ustensiles, et Mgr Andavo demande au ministère des Affaires humanitaires de se montrer sensible à cet état de choses et de soulager dans le meilleur délai les victimes de cette tragédie humaine.

Pendant que la communauté fêtait la Noël, le jeudi 25 décembre 2008 dernier, les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont investi le centre du Territoire de Faradje. En fuite après les raids de la coalition des Forces armées du Sud-Soudan, de l’Ouganda et de la RD Congo, ils ont mis à sac la cité de Faradje, pillant, tuant, brûlant et saccageant tout sur leur passage, souligne Caritas qui ensuite donne le bilan partiel de leur crime.

Plus de 150 personnes tuées à coup de machettes et de haches : parmi ces victimes, l’on relève les cas d’un médecin, d’un inspecteur de l’enseignement primaire, du président de la FEC, de deux pasteurs (CECA 20 et AOG).

Environ 200 personnes enlevées, dont principalement des femmes et des enfants, Plus de 750 cases brûlées; le marché central pillé et brûlé, 12 blessés graves dont 8 transportés à la Monuc à Dungu, l’unique hôpital du lieu pillé de fond à comble, les résidences de l’Administrateur du Territoire et de ses Adjoints saccagées et brûlées, la paroisse Saint Jean-Baptiste pillée et saccagée, et l’église visitée. Plusieurs personnes enlevées, dont principalement des femmes et des enfants.

Il est difficile d’estimer leur nombre pour l’instant, car il y a encore lieu d’éviter la confusion entre les personnes véritablement enlevées et celles qui ont fui et qui ne rentrent pas encore. Il faut noter, en plus, que dans l’entretemps les criminels de la Lra sont encore dispersés dans les savanes et forêt du territoire de Faradje. Ils continuent à être un danger permanent pour les populations de ce territoire, alors qu’ils ne sont pas encore poursuivis.

Les habitants qui avaient fui en brousse reviennent, mais ne trouvent plus rien de ce qu’ils avaient avant : tout a été mis au feu. Ils passent nuit à la belle étoile, en cette saison sèche où il fait extrêmement froid la nuit. Enfants, vieillards, femmes enceintes, malades, … tout le monde est soumis au même sort. Il y a risque d’une grande épidémie, si l’on ne leur trouve pas d’abri urgemment, car c’est depuis 6 jours qu’ils affrontent la chaleur (la journée) et le froid (la nuit).

Les tentatives de prise en charge entreprises par le dispensaire de Tadu (à 35 Km de Faradje) s’avèrent très insignifiantes. Depuis le 25 décembre jusqu’à ce jour, il n’y a pas de marché. Les boutiques ont été pillées. Les vivres incendiés dans les grainiers. Rien n’entre à Faradje, car toutes les voies d’accès ont été insécurisées.

Les gens n’ont pas à manger. Pire encore, ils n’ont ni marmites pour préparer à manger dans le cas où il y en avait, ni bidon ou récipient pour puiser de l’eau : tout a été mis au feu. Tous ceux dont les maisons ont été incendiées n’ont ni habits de rechange, ni argent, ni d’ailleurs quoi que ce soit. Selon la caritas locale, les rescapés présents à Faradje et ses environs ainsi que les déplacés de Tadu, Durba et Watsa sont estimés à près de 18.000 personnes. (source : Caritas)

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