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du 14 au 16 janvier 2009 (semaine 03)
 

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2009-01-16 - Indonésie
L'ÉTAT N'EST PAS ÉTRANGER AUX VIOLENCES ANTIRELIGIEUSES

Les violences interreligieuses sont de plus en plus fréquentes et l'Etat n'y est pas étranger, indique le rapport d’une ONG locale. Ainsi en présence d’importantes forces de police, la petite communauté juive de la ville n'a pu se rendre à son lieu de culte.

Le 7 janvier dernier, alors que d’importantes manifestations avaient lieu dans le pays pour dénoncer la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza et protester contre la politique américaine de soutien à l’Etat hébreux, des militants islamistes ont organisé le blocus de la synagogue de Surabaya, deuxième ville du pays et chef-lieu de la province de Java-Est. En présence d’importantes forces de police, qui observaient la scène, le lieu de culte a été rendu inaccessible à la petite communauté juive de la ville, sans toutefois qu’aucun de ses membres ne soit victime de voie de fait.

Pour un certain nombre d’observateurs en Indonésie, ce dernier incident témoigne de la montée des violences interreligieuses dans le pays. Dans son édition du 14 janvier, le Jakarta Post fait état de la récente publication d’un rapport écrit par une ONG locale, Setara Institute for Democracy and Peace. Intitulé « Rapport 2008 sur l’état de la liberté de religion et de croyance en Indonésie », le texte souligne notamment que les violences, principalement mises en œuvre par les groupes islamistes, prennent d’autant plus d’ampleur que l’Etat ne fait pas son devoir et participe même à ces violences.

Avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme, le président de Setara, Hendardi, dénonce la fermeture de la synagogue de Surabaya comme un acte ressortant « clairement de la violence religieuse » et ne pouvant être toléré par la démocratie indonésienne. En 2008, le nombre des cas de violence religieuse a été multiplié par deux, en comparaison de l’année précédente, passant de 135 à 265 cas répertoriés par les juristes de Setara. Une telle augmentation est due « à l’augmentation des persécutions contre les ahmadiyas par les organisations islamistes qui ont fait pression sur le gouvernement pour obtenir la signature d’un décret présidentiel interdisant cette secte minoritaire », peut-on lire dans le rapport.

Une des particularités des violences commises en Indonésie est que les autorités gouvernementales en sont partie prenante. En effet, analyse le rapport, les 265 affaires de violence religieuse mettent en œuvre 367 cas de violations de la liberté de croyance et de religion. « Sur ces 367 cas, l’Etat, que ce soit par directement ou indirectement – par omission –, est impliqué à 188 reprises », a expliqué Hendardi. La police, les autorités municipales ou de district ou bien encore les tribunaux sont impliqués. Parallèlement, on constate une augmentation des violences causées par des individus ou des groupes ; ce qui est inquiétant, a souligné le président de Setara, est qu’on constate aujourd’hui que ces personnes et ces groupes n’hésitent plus à passer à l’acte. (source : EDA)

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