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du 20 au 23 janvier 2009 (semaine 04)
 

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2009-01-23 - Inde
LE MEURTRE D'UN JOURNALISTE CHRÉTIEN

Toutes les Eglises du Sri Lanka ont condamné l'homicide du rédacteur en chef d'un journal sri lankais qui avait prédit qu'il serait assassiné par des agents à la solde du gouvernement. Un meurtre est de mauvaise augure pour le droit des individus.

Lasantha Wickramatunga, un chrétien qui était rédacteur en chef du Sunday Leader, a été tué par balles au volant de sa voiture en plein centre de Colombo par des assaillants à moto, alors qu'il se rendait à son bureau à l'heure de pointe au matin du 8 janvier.

Le journaliste, âgé de 50 ans, avait écrit un article prémonitoire intitulé "Puis ils vinrent pour moi", concernant son sort, mais il n'a été publié que le 11 janvier, soit trois jours après sa mort.

Dans la première partie de l'article, on peut lire : "Aucune profession n'appelle à y consacrer sa vie, à l'exception des militaires et au Sri Lanka, des journalistes. Au cours des quelques années passées, les médias indépendants ont subi des attaques croissantes. Des institutions médiatiques publiant en version électronique ou en version imprimée ont été incendiées, attaquées à la bombe, fermées et intimidées. De nombreux journalistes ont été harcelés, menacés et tués. J'ai eu l'honneur de faire partie de toutes ces catégories et aujourd'hui en particulier de la dernière. Je suis dans le milieu du journalisme depuis longtemps. En effet, on célébrera en 2009 le 15e anniversaire du Sunday Leader."

Des milliers de personnes se sont jointes à des dizaines de journalistes lors de la procession funèbre du rédacteur en chef le 12
janvier. Cette procession s'est transformée en marche de protestation à partir de l'Eglise des Assemblées de Dieu, à Colombo. C'est cette église que fréquentait Lasantha Wickramatunga comme catholique romain.

"Le meurtre de sang-froid de Lasantha Wickramatunga a sonné le glas de la liberté des médias dans notre pays", a déploré l'Alliance évangélique chrétienne du Sri Lanka dans un communiqué publié le jour de l'enterrement. "Si cette tendance violente ne cesse pas et que l'Etat de droit n'est pas respecté, le Sri Lanka va sombrer dans un abîme de mort, de destruction et
d'anarchie."

L'évêque anglican Duleep de Chickera, de Colombo, a déclaré : "L'assassinat de Lasantha Wickramatunga, en plein jour sur la voie publique, a déclenché des vagues de colère, de peur et de désespoir à travers le pays." Il a ajouté : "Cet acte délibéré et insensé fait partie d'une stratégie globale qui s'intensifie, visant à éliminer et réduire au silence les médias."

Les évêques catholiques du Sri Lanka ont également déploré l'assassinat, exprimant leur profonde préoccupation concernant les récentes attaques visant des institutions médiatiques et des représentants des médias. Ils ont appelé à "diligenter une enquête impartiale sur ces incidents et à traduire les coupables en justice."

Les responsables des médias ont souligné que 14 journalistes ont été tués au cours des deux dernières années sans que les coupables aient été arrêtés. D'éminents journalistes ont fui le Sri Lanka et d'autres ont cessé d'écrire des articles sur les opérations militaires sensibles contre les rebelles tamouls, après que le ministère de la Défense eut qualifié d'"ennemis de l'Etat" les journalistes critiquant son action militaire contre les rebelles. (source : ENI)

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