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du 20 au 23 janvier 2009 (semaine 04)
 

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2009-01-23 - Suisse
LE PLURALISME JURIDIQUE ET L'UNITÉ NATIONALE

L'Alliance Evangélique Suisse (AES) ne veut pas entendre parler d'une possible introduction en Suisse de la charia, le droit islamique, qui pourrait être appliquée aux habitants musulmans de la Suisse.

Pour cette organisation, qui rassemble des chrétiens de conviction évangélique issus des Eglises évangéliques et des paroisses réformées de Suisse, un tel droit parallèle serait une atteinte à la conception suisse du droit et un "coup sensible contre les droits de l'homme".

Dans un communiqué de presse publié mardi 20 janvier, l’Alliance évangélique suisse estime que l'introduction en Suisse du droit islamique pour les musulmans provoquerait de graves discriminations, une insécurité juridique voire une justification de la violence.

L'AES pense que, contrairement à l'intégration et à la cohabitation pacifique souhaitées, cette introduction favoriserait davantage le développement de "sociétés parallèles hautement problématiques". Elle saperait à ses yeux les principes de base de l'ordre juridique suisse.

L'AES demande une prise de position claire de la Commission fédérale contre le racisme (CFR), créée en 1995 par le Conseil fédéral pour lutter contre le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie et l'extrémisme de droite. Elle demande à la CFR de s'engager pour la validité sans restriction du droit suisse et des droits fondamentaux ancrés dans la Convention européenne des droits de l'homme "pour tous les habitants de notre pays".

Avec sa prise de position, l'Alliance Evangélique Suisse entend réagir aux discussions lancées par Christian Giordano, professeur ordinaire d’anthropologie sociale à l'Université de Fribourg. Pour ce dernier, "le pluralisme juridique n’est certes pas une panacée, mais c’est probablement mieux que de fermer les yeux sur les juridictions parallèles qui existent bel et bien dans les sociétés européennes et fonctionnent sans aucun contrôle".

Ce pluralisme, proposé comme une mesure visant "une meilleure intégration des immigrants", est en effet considéré comme un péril pour la cohésion sociale. Christian Giordano proposait, dans son article intitulé "Le pluralisme juridique: un instrument légal pour la gestion du multiculturalisme?", d’intégrer dans certains secteurs spécifiques du droit positif d’autres mécanismes juridiques à travers lesquels on tiendrait compte des diversités culturelles et socio-structurelles spécifiques. (source : Apic)

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