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du 25 au 27 janvier 2009 (semaine 04)
 

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2009-01-27 -
Côte d'Ivoire
PUISSE L'HONNÊTETÉ ÊTRE AU RENDEZ-VOUS

Les évêques catholiques ivoiriens ont estimé que la crise politique en Côte d'Ivoire n'avait "que trop duré", déplorant que le pays s'installe dans une situation de "ni paix ni guerre", selon un document rendu public le 25 janvier par la conférence épiscopale.

"Pour ce qui est de la situation socio-politique, les évêques de Côte d'Ivoire continuent de s'interroger quant à la date des élections pour sortir enfin notre pays de cette crise qui n'a que trop duré", selon une conclusion de la conférence épiscopale ivoirienne qui s'est réunie à Yamoussoukro, la capitale politique. "A force d'aller de report en report, ne court-on pas le risque de faire perdurer inutilement cette situation de ni paix ni guerre et la souffrance des Ivoiriens?"

La Côte d'Ivoire est coupée en deux depuis septembre 2002, après un coup d'Etat manqué de l'ancienne rébellion des Forces nouvelles (FN) contre le président Laurent Gbagbo. Le camp présidentiel et les FN ont signé en 2007 à Ouagadougou un accord, complété en décembre 2008, qui prévoit des élections libres et transparentes, dont la date reste toutefois inconnue.

Lors de la présentation des voeux au président Gbabo, les chefs des deux grandes religions en Côte-d’Ivoire, l'archevêque d'Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, et l'imam Aboubacar Fofana, avaient déploré la pauvreté grandissante dans le pays. " Nombreux sont les Ivoiriens qui n'arrivent plus à satisfaire les besoins élémentaires de la vie, a déclaré Mgr Kutwa. "Cela entraîne une dégradation des mœurs", a-t-il déploré, ajoutant que "malgré les efforts consentis par l’État, pour rendre un peu moins difficiles les conditions de vie des populations, il faut faire davantage de sacrifices pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire".

A sa suite, le Cheick de la communauté musulmane, l'imam Aboubacar Fofana n'a pas dit le contraire ; Pour lui, un constat saute aujourd'hui aux yeux des populations, celui de l'avancée de la paupérisation et celle de la corruption. « Cela devra nous amener à faire preuve de beaucoup plus de responsabilité et de solidarité en vue de soulager les souffrances qui en découlent », a-t-il déduit.

Même si pour lui, l'année 2009 qui coïncide avec le calendrier lunaire s'annonce sous de bonnes auspices, l'année 2008 n'a pas pour autant épargné les musulmans.
Surtout les pèlerins qui encore une fois, ont souffert le martyre à cause d'une organisation approximative du dernier Hadj.

Devant les religieux qui étaient venus lui apporter leurs bénédictions pour la nouvelle année, le chef de l'Etat a répondu à ses détracteurs qu'ils l'accablent d'accuser du retard à travers des signatures interminables d'accords. "Nous allons signer autant d'accords qu'il est possible d'en faire."

Pour le président, "la paupérisation, la corruption et les conditions de vie inhumaines et humiliantes dans lesquelles vivent les Ivoiriens sont à mettre sur le compte de la guerre."

Concernant le processus de paix, le chef de l'Etat a justifié sa lenteur par le choix de l'identification de toutes les populations au détriment d'une révision simple des listes électorales. Pour lui, quand la Commission électorale indépendante aura avancer et cerner tous les contours du processus, elle proposera une date. "Au départ je ne voulais pas d'identification sous cette forme-là. Cette identification est lourde et complexe. Ce n'est pas une simple mise à niveau du fichier électoral; c'est pourquoi elle ne va pas vite."

Il s'est dit serein quant à une issue heureuse de cette crise et a déclaré s'y employer dans le cadre de l'accord de Ouagadougou. Il s'est réjoui de la signature récemment, du quatrième accord complémentaire. A ce sujet, il a avancé ceci : "J'espère que c'est le dernier accord complémentaire. Mais s'il faut signer cent accords complémentaires pour sortir de la crise, nous le ferons. Nous allons signer autant d'accords complémentaires qu'il est possible pour sortir de la crise." (source : Allafrica)

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