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La levée de l'excommunication des évêques de la FSSPX
 

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2009-01-28 -
FSSPX
LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE FRANCE

Le Conseil permanent - Le cardinal André Vingt-Trois. - Le cardinal Jean-Pierre Ricard. - Le cardinal Philippe Barbarin.

Le Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France
a publié ce communiqué le mercredi 28 janvier 2009.

" La levée, par le Saint-Siège, de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X suscite de nombreuses réactions dans l'opinion catholique et dans la société.

" La simultanéité de cette annonce avec la révélation des propos de Mgr Williamson, niant le drame de l'extermination des juifs, provoque une réprobation on ne peut plus légitime.

" Les évêques de France condamnent fermement les paroles inacceptables et scandaleuses de Mgr Williamson.
Ils redisent à la communauté juive de France leur engagement indéfectible au dialogue et à l'amitié.
Ils rappellent que Benoît XVI ne cesse de signifier son attachement à une relation fructueuse entre juifs et chrétiens.

"
Ils précisent instamment que la levée de l'excommunication n'est pas une réhabilitation. Elle constitue le point de départ d'un long chemin qui supposera un dialogue précis.

" En aucun cas, le Concile Vatican II ne sera négociable.

" Aucun groupe ecclésial ne peut se substituer au magistère.

" Les évêques saluent la volonté du Saint-Père d'aller jusqu'au bout de ce qu'il pouvait faire comme invitation à une réconciliation. Ils sont en communion avec lui dans l'exercice de la vigilance épiscopale.

"
Ils expriment leur soutien et leur reconnaissance aux prêtres, diacres, religieux et laïcs qui composent l'Eglise catholique en France et animent fidèlement les communautés chrétiennes vivantes et proches des hommes de ce temps.

Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

Le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris
et président de la Conférence des évêques de France explique le décret de levée d’excommunication, dans une lettre adressée aux prêtres et aux diacres de Paris et dont tous les termes sont à réfléchir, en particulier ce qui concerne les conditions posée par Rome..

"Le 24 janvier, a été publié le décret qui lève l’excommunication prononcée contre les quatre évêques ordonnés illicitement par Mgr Lefebvre en 1988. Le Pape Benoît XVI a ainsi répondu à la demande faite par Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Saint Pie X, au nom des quatre évêques.

" Il y affirmait, entre autres, leur « ferme détermination dans leur volonté de rester catholiques », leur « acceptation des enseignements de l’Eglise » et leur « ferme croyance en la primauté de Pierre et en ses prérogatives ».

" En levant cette excommunication, le Pape a ouvert une porte pour que s’engagent des discussions sur la situation juridique de la Fraternité St Pie X. Cette question n’est pas résolue par ce décret, qui vise seulement l’état personnel des quatre évêques.

" Cette mesure ne concerne que les personnes. Elle ne réhabilite pas ces évêques dans des juridictions qu’ils n’ont jamais eues.

" L’évolution de la situation de la Fraternité dépendra des entretiens dont parlent le décret. Cela prendra du temps.

" Cet évènement important peut troubler beaucoup de catholiques. La vitalité de l’Eglise et des communautés paroissiales permet de l’assumer positivement. Il est une nouvelle chance offerte pour surmonter les divisions et faire grandir l’unité de l’Église.

" Cette décision du Pape a été rendue publique au cours de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elle s’inscrit donc dans l’effort de Benoît XVI pour exercer son ministère de communion. Je me réjouis quand l’Église peut prendre une mesure de clémence et de miséricorde.

"
Les colloques annoncés posent évidemment la question du respect de la Tradition de l’Eglise. Reconnaître la primauté du Pape et vouloir la respecter ne permet pas de s’ériger en juge de la Tradition. L’interprétation de la Tradition est un acte du Magistère, du Pape et du Collège des Evêques, et non d’un groupe particulier.

" Par ailleurs, on doit faire la distinction entre la levée d’excommunication et les propos négationnistes historiquement et moralement insoutenables et scandaleux tenus par Richard Williamson. Je partage l’émotion suscitée par cette déclaration et assure la communauté juive de notre détermination à poursuivre le dialogue fraternel engagé depuis tant d’années.

"
La sentence romaine concerne les conséquences de l’ordination de 1988 et n’avalise en rien ce que sont et disent ces évêques, qui n’ont aujourd’hui ni juridiction, ni pouvoirs dans l’Eglise catholique. "

+ André, cardinal Vingt-Trois
le 26 janvier 2009

Sur Radio-Notre-Dame, la radio diocésaine, il avait fait cette remarque le 24 janvier : " C’est un geste de miséricorde et un geste d’ouverture pour fortifier l’unité de l’Église."

" En revanche la levée des excommunications ne signifie pas qu’il soit possible d’être catholique en faisant un tri dans l’enseignement de l’Église, dans la doctrine et la Tradition de l’Église. « Des gens qui, pour la plupart, se présentent sincèrement comme des défenseurs de la Tradition, se donnent le pouvoir magistériel de distinguer la bonne Tradition de la mauvaise Tradition. Mais un tel acte de discernement ne peut être qu’un acte de l’Église et pas celui d’un groupe particulier dans l’Église."

Déclaration du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, et membre de la Commission Pontificale "Ecclesia Dei" a fait une déclaration au sujet de la levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X. -
24 janvier.

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Le décret, signé le 21 janvier 2009 par le cardinal Re, préfet de la Congrégation des évêques, à la demande du pape Benoît XVI, lève l'excommunication encourue latae sententiae par les évêques ordonnés le 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre et formellement déclarée par le décret du cardinal Gantin, le 1° juillet 1988.

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Cette levée a été demandée plus d'une fois par Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, et tout particulièrement dans une lettre adressée au cardinal Castrillon Hoyos, le 15 décembre dernier, au nom des 4 évêques concernés. Il en faisait même, avec la possibilité pour tout prêtre de célébrer la messe avec le missel de Saint Pie V, une des deux conditions préalables à l'ouverture d'un dialogue avec Rome. Il avait fait prier ses fidèles à cette intention.

"
Le pape Benoît XVI a voulu aller jusqu'au bout de ce qu'il pouvait faire comme main tendue, comme invitation à une réconciliation. Le pape, théologien et historien de la théologie, sait le drame que représente un schisme dans l'Eglise. Il entend la question qui est souvent posée dans cette histoire des schismes : a-t-on pris vraiment tous les moyens pour éviter ce schisme ? Lui-même s'est senti investi de la mission de tout faire pour retisser les fils déchirés de l'unité ecclésiale. N'oublions pas que le pape connaît bien le dossier car il avait été chargé par le pape Jean-Paul II de prendre contact avec Mgr Lefebvre et d'essayer de l'empêcher de commettre l'acte irrémédiable des sacres épiscopaux. Celui qui était à l'époque le cardinal Ratzinger avait été marqué par l'échec de sa mission.

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La levée de l'excommunication n'est pas une fin mais le début d'un processus de dialogue. Elle ne règle pas deux questions fondamentales : la structure juridique de la Fraternité Saint Pie X dans l'Eglise et un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques. Mais elle ouvre un chemin à parcourir ensemble. Ce chemin sera sans doute long. Il demandera meilleure connaissance mutuelle et estime.

" A un moment, la question du texte même du Concile Vatican II comme document magistériel de première importance devra être posée. Elle est fondamentale. Mais toutes les difficultés ne seront pas forcément de type doctrinal. D'autres, de type culturel et politique, peuvent aussi émerger. Les derniers propos, inacceptables, de Mgr Williamson, niant le drame de l'extermination des Juifs, en sont un exemple.

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On peut pourtant penser que la dynamique suscitée par la levée des excommunications devrait aider à la mise en route de ce dialogue voulu par le pape.

"
En cette fin de Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, n'oublions pas que le chemin le plus sûr pour marcher vers l'unité de tous les disciples du Christ reste la prière.

A Bordeaux, le 24 janvier 2009
+ Jean Pierre, cardinal Ricard

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon : la levée des excommunications, une étape juridique.

L’archevêque de Lyon était l’invité de l'émission "Talk Orange-Le Figaro" le lundi 26 janvier 2009. Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, n’a pas mâché ses mots en réaction aux propos révisionnistes de l’évêque traditionaliste Richard Williamson. L'’un des quatre évêques intégristes ordonnés par Mgr Lefebvre et dont l’excommunication a été levée par le pape Benoît XVI en fin de semaine, avait déclaré à la télévision suédoise qu’il n’y avait « pas eu de chambres à gaz » et que le nombre de Juifs exterminés dans les camps de concentration se situait entre 200 000 et 300 000. Des déclarations qui ont été condamnées vigoureusement de toute part, notamment par le mémorial Yad Vashem.

A la télévision, le cardinal Barbarin a martelé : « Il faut que nos amis juifs sachent que ce ne sont pas les propos d’un chrétien, que ce sont des propos horribles, scandaleux, contraires à la vérité, profondément blessants, comme tous les propos des négationnistes. Il faut que cela soit tout à fait clair. » Il a souligné que « la pensée du pape Benoît XVI est extrêmement claire sur le sujet ». Et de préciser : « J’ai téléphoné à mes amis juifs pour leur dire : "Vous savez bien que ces propos me scandalisent autant que vous." ».

Il a cependant précisé que « cela n’a rien à voir avec la levée de l’excommunication, car on ignorait tout de ces propos ».

La décision de Benoît XVI constitue, selon le cardinal, « une étape juridique qui a pour but d’amorcer une discussion sur l’enracinement du concile Vatican II dans la tradition de l’Église catholique ».

Et de rappeler : « Il faut que le corps de l’Église soit réuni plutôt que déchiré », tout en rappelant que cette tentative de réconciliation n’excluait pas, bien au contraire, les réconciliations avec les autres confessions chrétiennes. « Les conditions sont enfin réunies pour un dialogue sérieux et de fond sur l’enracinement du concile Vatican II dans la tradition de l’Église », a-t-il indiqué.

« Il n’est pas sûr que nous réussissions dans le dialogue et la réconciliation, a- t-il toutefois prévenu. L’idée de Benoît XVI, c’est de penser que c’est encore récupérable et qu’il y a assez de fractures dans l’Église comme ça. »


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