-
2009-01-31 - Guatemala
VIOLENCE, INJUSTICE, CORRUPTION

Dressant un tableau pessimistes, au terme de leur assemblée plénière du 19 au 23 janvier, les évêques ont diffusé un document où ils affirment que la principale cause des problèmes du pays est due au manque de respect de la vie, en tout domaine.

En effet, les statistiques relatives à l’année 2008 parlent d’environ 6.000 homicides commis. « Le Guatemala vit une situation de douleur continue et constante. Notre pays s’épuise jour après jour ». Un problème aggravé, selon les évêques, par l’existence du trafic de narcotique et des « bandes du crime organisé qui utilisent des jeunes comme sicaires sur commission », et par la « situation de corruption dans le système pénitencier ».

Ils disent en outre regretter le fait que « les recommandations de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG) n’aient pas été prises en considération, que l’impunité, fruit d’un système de justice qui n’agit pas de façon efficace, continue à être présente dans le pays ».

A cette situation de violence s’ajoute la pauvreté inhumaine qui touche un grand nombre de guatémaltèques, sans compter les prévisions économiques pour 2009, qui parlent d’une situation « difficile » à cause des « effets de la récession mondiale », avec des conséquences encore plus graves pour l’emploi et pour les familles déjà en situation de précarité.

C’est pourquoi les évêques lancent un appel à la solidarité, « pour s’intéresser, de manière prioritaire, aux plus pauvres et aux plus vulnérables de notre société. Nous ne pouvons aspirer à être une société juste si nous ne nous engageons pas à nous constituer comme société solidaire ».

Les évêques repoussent les soi-disant garanties de “développement supposé” du secteur minier de métaux, “à cause des conséquences néfastes qu’il produit dans l’écosystème et des conflits sociaux qu’il provoque”, dénonçant qu’il « n’est pas juste que la plupart des gains de cette industrie sortent de notre pays ». En outre, selon les experts, « il y a d’autres activités plus conformes au développement de notre pays ». C’est pourquoi ils demandent au Congrès de la République « de décréter un moratoire dans la concession des licences d’exploration et d’exploitation, accélérant les démarches pour la promulgation d’une nouvelle loi sur le secteur minier ».

Les évêques se disent par ailleurs préoccupés par le phénomène de l’émigration et par la plus grande sévérité avec laquelle sont traités les immigrés, selon les lois sur le rapatriement, « alors que de nouveaux émigrants continuent à chercher fortune par un voyage risqué et très onéreux ». Les risques et les insécurités issues de ces mesures « nous affligent et nous préoccupent ».

Selon les évêques, la base de toutes ces problématiques est « l’oubli des critères moraux dans la prise de décision et dans la vie quotidienne, lesquels se fondent sur la dignité de la personne humaine ». C’est pourquoi « un profond renouvellement moral, dont la force soit une foi solide et forte en Jésus-Christ » est plus que jamais nécessaire. Il est fondamental de revenir aux principes qui doivent conduire les actions des citoyens, à commencer par ceux qui exercent le pouvoir dans un domaine quelconque.

Ces principes concernent « le respect de la vie, la dignité et la liberté des personnes ; la conscience que les biens matériels sont au service de tous ; la véracité dans les paroles et dans les accords ; le travail honnête comme forme pour obtenir un gain et la recherche du bien commun ».

Le Communiqué se termine par l’annonce de plusieurs évènements importants dans la vie de l’Eglise au Guatemala, parmi lesquels : la rencontre internationale « Migration et paix » prévue pour les 29 et 30 janvier à Antigua Guatemala; la célébration du IIIe Congrès missionnaire national qui aura lieu à Izabal en novembre prochain, et l’élan donné à la Mission continentale, née à Aparecida ; l’Année jubilaire pour la célébration des 250 ans de la Consécration de la Basilique d’Esquipulas. (source : Agence Fides)

Retour aux dépèches