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du 1 au 4 février 2009 (semaine 05)
 

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2009-02-04 -
LA DOCTRINE DE L'ÉVOLUTION EST PLUS QU'UNE HYPOTHÈSE


Le 12 février de cette année marque le 200ème anniversaire de la naissance de Charles Darwin et cette année est le 150ème anniversaire de la publication de son ouvrage décisif. L'évêque Namur, Mgr André Mutien Léonard fait le point sur la question.

Mgr Léonard, qui fut longtemps professeur à l'Université catholique de Louvain commente la pensée de Darwin et son ouvrage décisif : De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, dans « Communications » de février, le bulletin du diocèse de Namur.

D'emblée, il dit : "
Oui, à la science." La doctrine de l'évolution des espèces vivantes est plus qu'une hypothèse. Elle est corroborée par la convergence d'innombrables observations portant sur les fossiles et sur la structure des gènes. L'arbre généalogique de toutes les espèces vivantes, y compris l'espèce humaine, est loin d'être complètement inventorié, mais tout ce que nous en connaissons confirme que nous comptons bien des invertébrés, des poissons, des batraciens et des singes parmi nos ancêtres biologiques (je précise « biologique », car notre origine en tant que personnes n'est pas seulement biologique).

Les fondamentalistes et les créationnistes naïfs (car il existe un créationnisme métaphysique intelligent) rendent un très mauvais service à la philosophie, à la foi et à la théologie en remettant massivement en cause la théorie globale de l'évolution au nom d'une exégèse infantile de la Bible et en voulant  à tout prix établir que sur certains points précis - et ce n'est pas totalement exclu - une interprétation littérale de certaines affirmations bibliques à portée apparemment scientifique serait parfois défendable. L'intention est probablement généreuse, mais la démarche est épistémologiquement déficiente et, du point de vue théologique, contreproductive.

Ceci dit, ajoute Mgr Léonard, le dogmatisme non critique ne se trouve pas que du côté des fondamentalistes de tout poil. Aujourd'hui encore, il existe nombre de darwiniens et de néo-darwiniens qui traitent la doctrine de Darwin, non pour ce qu'elle est, à savoir une théorie par nature révisable et perfectible, mais comme un dogme intouchable et ne supportant aucune critique, même venant des spécialistes en matière de biologie.

C'est ainsi qu'à notre époque la plupart des théoriciens de l'évolution adhèrent encore au dogme darwinien selon lequel le jeu des mutations aléatoires et de la sélection naturelle des plus performantes d'entre elles suffirait à expliquer l'évolution biologique au cours des âges géologiques, quelle que soit d'ailleurs la durée exacte de ceux-ci.

Or les derniers développements de la science - même s'ils sont souvent occultés par les pontifes du darwinisme pur et dur - remettent ce dogme en question ! Ils suggèrent plutôt que nous allons vers un nouveau paradigme des sciences de l'évolution. (...)
On peut très bien accepter sur le plan scientifique que la vie humaine naît biologiquement de la longue évolution de la biosphère, selon des mécanismes darwiniens et selon d'autres formes plus subtiles d'auto-organisation de la vie, sans y faire jouer la moindre intervention d'un divin quelconque.

Mais cela n'empêche pas, sur un autre plan, de discerner dans le processus de l'évolution cosmique et biologique la présence d'un dynamisme intelligible et peut-être même intelligent et d'y discerner, sur un autre plan encore, d'ordre proprement métaphysique, le déploiement de l'Énergie créatrice, qu'elle soit de nature impersonnelle (comme elle l'est pour un certain nombre de physiciens, de cosmologues ou de biologistes spiritualistes ou déistes) ou de nature personnelle (comme c'est le cas pour les penseurs juifs, chrétiens ou musulmans). (source : Cathobel)

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