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du 1 au 4 février 2009 (semaine 05)
 

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2009-02-04 -
LA RÉPONSE DU VATICAN AUX DEMANDES DE CLARIFICATION.

Le 28 janvier le gouvernement néerlandais puis la chancellière allemande ont appelé Benoît XVI à condamner les propos de Mgr Richard Williamson. Le Vatican répond le 4 février :" Les lefevbristes doivent reconnaître tout le Concile Vatican II."

Dans une note publiée le 4 février, le Saint-Siège a demandé aux 4 évêques d'accepter “la pleine reconnaissance du Concile Vatican II et des papes“ qui suivirent ce concile pour que leur fraternité soit reconnue canoniquement.

Le Saint-Siège y demande également à Mgr Richard Williamson de retirer publiquement ses propos négationnistes “absolument inacceptables“, précisant que le pape ignorait l’existence de ces déclarations avant de lever l’excommunication des 4 évêques de la Fraternité Saint-Pie X.

Ce qui ne veut pas dire que certains services du Vatican ne les connaissaient pas.

Le Saint-Siège a donc précisé que les évêques dont l’excommunication a été récemment levée devraient désormais accepter “la
pleine reconnaissance du Concile Vatican II et des papes“ qui suivirent ce concile pour que leur fraternité soit reconnue canoniquement.


Commentant les propos négationnistes de l'évêque qui nie l'existence des chambres à gaz et reprenant la déclaration du P. Lombardi, au lendemain de la prise de position du gouvernement néerlandais, Angela Merkel avait déclaré le 3 février : "Il n'est pas possible que cela soit sans conséquence".

La clarification apportée par le pape "est, de mon point de vue, encore insuffisante", avait dénoncé la chancelière allemande au cours d'une conférence de presse tenue à Berlin. La réponse est venue le 4 février.

Le gouvernement néerlandais avait appelé jeudi le pape Benoît XVI à condamner explicitement les propos de l'évêque intégriste Richard Williamson. "Non seulement ces vues sont d'une fausseté patente, mais elles sont aussi choquantes et outrageantes pour de nombreuses personnes, particulièrement dans une période où l'on peut de nouveau entendre des slogans antisémites en Europe", a déclaré dans un communiqué le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

Le chef de la diplomatie néerlandaise, Maxime Verhagen, souhaitait vivement que le pape dénonce explicitement les déclarations de Mgr Williamson. Un message en ce sens de M. Verhagen a été remis au représentant diplomatique du pape à La Haye, qui a accepté de le transmettre à Rome, déclare le communiqué.

A la suite de ce communiqué et de la déclaration d'Angela Merkel, le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi avait rappelé que la position de Benoît XVI n'a pas besoin de clarification. "Elle ne peut pas être plus claire." Mais c'était insuffisant pour tant et tant de chrétiensait

"La pensée du Pape au sujet de l'Holocauste a été exprimée avec beaucoup de clarté dans la synagogue de Cologne", en Allemagne, en août 2005 et "dans le camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau le 28 mai 2006" et "encore récemment, lors de l'audience générale du 28 janvier avec des mots qui ne prêtent pas à équivoque".

Le P. Lombardi cite la "pleine et indiscutable solidarité" avec les juifs exprimée par Benoît XVI la semaine dernière lorsque le pape a affirmé que "la Shoah doit être pour tous un avertissement contre l'oubli, la négation et le réductionnisme"... "La condamnation de déclarations négationnistes de l'Holocauste ne pouvait être plus claire et il ressort évidemment du contexte que cette condamnation concernait également les positions de Mgr Williamson et toutes les positions analogues".

Il a tenu à faire la distinction entre le religieux et le politique. "Au cours de la même occasion le pape a expliqué clairement l'objectif de la rémission de l'excommunication, qui n'a rien à voir avec la légitimation des positions négationnistes de l'Holocauste qu'il a clairement condamnées.

Plusieurs hauts responsables du Vatican, dont le secrétaire d'Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, sont intervenus également depuis pour souligner que la levée de l'excommunication concernait "exclusivement" le fait que les quatre hommes avaient été ordonnés évêques "illégalement" en 1988 par l'évêque schismatique français Marcel Lefebvre et n'"avait rien à voir" avec les déclarations de Mgr Williamson.

Le Vatican semblait ainsi vouloir mettre un point final "aux nouvelles demandes de clarification concernant les positions de pape et de l'Eglise catholique au sujet de l'Holocauste", écrit le P. Lombardi. "Je pense que cette question peut être considérée close", avait dit plus tôt dans la journée Mgr Bertone, numéro 2 du Vatican. Il fallait plus.

Car ce n'était pas le point de vue allemand.

L'archevêque de Berlin, le cardinal Georg Sterzinsky, avait d'ailleurs estimé dans une interview publiée mercredi 4 par le quotidien Bild que le fait de nier l'Holocauste "est monstrueux".

"Lever l'excommunication de Williamson constitue une action que je n'approuve pas", a ajouté le cardinal. "Il faut régler cette affaire", estimant que la décision de lever cette excommunication devrait être réexaminée, et "si une erreur a été commise, des excuses sont nécessaires".

La déclaration de Mme Merkel "témoigne du fait qu'elle prend les choses à coeur et a le sens des responsabilités", a estimé le secrétaire général du Conseil juif d'Allemagne, Stephan Kramer, dans une interview au quotidien Westdeutsche Allgemeine Zeitung. Une clarification de la position du Vatican est "importante pas seulement pour l'Eglise (catholique), mais pour la société allemande", a-t-il ajouté.

M. Kramer a indiqué qu'il allait proposer à son Conseil d'entamer un dialogue avec le Pape à ce sujet, en association avec la Conférence des évêques allemands.
(source : VIS et KNA)

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