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du 1 au 4 février 2009 (semaine 05)
 

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2009-02-04 - FSSPX
L'INTERVENTION DE LA CHANCELLIÈRE ALLEMANDE

Les instances des divers "dicastères" (services du Vatican ou encore "Congrégations ou Conseils pontificaux") ne semblent pas avoir mesuré le courant d'opinion qui s'amplifiait de jour en jour. "L'affaire Williamson" était réglée d'après ce qu'en disait la salle de presse ou ce qu'en disaient des prélats dans les couloirs du Vatican.

Le mardi 3 février, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé Benoît XVI à exprimer un rejet ’’très clair’’ du négationnisme (lire l’article de Daniel Vernet). Son intervention a fait l'effet d'une bombe. Inattendue, hors des normes des rapports onctueux qui président aux échanges diplomatiques habituels. Le gouvernement néerlandait en était resté à transmettre une note par les voies officielles.

L'intervention catégorique de la chancellière allemande s'est faite d'ailleurs dans un contexte tout à fait inhabituel. Elle a profité d’une conférence de presse avec le président kazakh, Nursultan Nazarbaïev, le mardi 3 février.

Tout d'abord, elle a pris soin de faire remarquer son embarras, remarque qui en soulignait mieux l'importance. Elle s’abstenait « en général » disait-elle, de commenter les décisions des Eglises. « Cependant, il s’agit là de questions fondamentales. Je crois que c’est une question fondamentale quand une décision laisse à penser qu’il serait possible de nier la Shoah. Ce n’est pas, selon moi, seulement un sujet qui concerne les communautés juives en Allemagne."

" Il s’agit ici de savoir que du côté du pape le négationnisme n’est pas possible et qu’il doit y avoir une attitude positive vis-à-vis de la communauté juive. D’après moi, nous n’avons pas eu les clarifications nécessaires."

Angela Merkel a ajouté qu’en tant que protestante – elle est fille de pasteur --, elle se sentait confortée par le fait que de nombreux catholiques se sont émus aux conséquences de la décision du pape vis-à-vis des quatre évêques.

Les observateurs allemands soulignent que cette intervention de la chancelière dans les affaires de l’Eglise est une première en Allemagne. Konrad Adenauer et Helmut Kohl qui ne faisaient pas mystère de leur foi catholique, gardaient leurs distances vis-à-vis du Vatican. Quant aux chanceliers de confession protestante, comme Gerhard Schröder, ils considéraient que la religion était une affaire strictement privée.

Angela Merkel a toujours été sensible à tout ce qui touche au passé de l’Allemagne. Au risque d’être critiquée dans son propre parti chrétien-démocrate, elle s'est toujours montrée intransigeante avec les hommes politiques qui manifestaient une forme de faiblesse par rapport au national-socialisme et à l’antisémitisme.

Bien des catholiques ont été heureux de la note de la Secrétairerie d'Etat. Les mouvements juifs ont salué le communiqué du Vatican, affirmant qu’il satisfaisait leur principale demande. ’’C’était le signe que le monde juif attendait’’, a déclaré Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial. (source : KNA)

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