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du 5 au 7 fevrier 2009 (semaine 06)
 

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2009-02-07 -
LES DISCRIMINATIONS A L'EMBAUCHE DES MIGRANTS


Le 16 janvier, durant un séminaire intitulé « De la discrimination à l’intégration » des responsables chrétiens, invités par ‘Justice et Paix’ du diocèse de Hongkong, ont discuté de la situation difficile rencontrée par des travailleurs migrants à Hongkong.

Ils ont émis des réserves à l’encontre d’une refonte d’une section du Code du Travail, actuellement à l’étude, The Draft Code of Employment Practices. Le projet, rédigé par la Commission pour l’égalité des chances, un organisme officiel, sera débattu devant le Parlement local, le Legislative Council, en mars prochain.

Parmi les propos des participants, ceux de Law Pui-shan, chargée de mission à la Commission pour le travail du diocèse de Hongkong, plongent au cœur du débat. Elle explique que des employeurs sélectionnent leurs employés à partir de critères comme « la présentation, l’aspect physique et le comportement ».

Certains d’entre eux, par exemple, considèrent que l'on ne peut accepter les vêtements portés par certaines musulmanes originaires des pays de l’Asie du Sud et que les obligations alimentaires auxquelles elles doivent se soumettre peuvent poser un problème si elles doivent dîner avec des clients ou des collègues.

Les participants au séminaire se sont accordé à dire que les discriminations fondées sur la couleur de la peau, l’appartenance ethnique ou religieuse étaient fréquentes chez les Chinois de Hongkong.

Certes une Ordonnance sur la discrimination raciale entrera en vigueur cette année dans l’ancienne colonie britannique. Promulguée le 18 juillet 2008, elle se donne pour but de protéger les membres de tous les groupes ethniques en interdisant la discrimination raciale dans le cadre du travail, de l’éducation et d’autres domaines. Mais de nombreux points de la loi font encore débat, en raison des vides et imprécisions qu’elle contient et qui pourraient donner lieu à des interprétations contraires à l’esprit de la loi elle-même.

D'autant que la Région administrative spéciale (RAS) de Hongkong, dotée d’un statut particulier établi selon le principe « un pays deux systèmes », accorde progressivement son système législatif avec celui de la République populaire de Chine (5).

Dans ce sens, les travailleurs venus des pays de l’Asie du Sud (Népalais, Indiens et Pakistanais principalement) et de l’Asie du Sud-Est (Philippins et Indonésiens principalement) rencontrent des difficultés croissantes à Hongkong.

La Commission diocésaine pour le travail, ou des paroisses, proposent ainsi des cours de chinois pour les migrants de l’Asie du Sud. Depuis la rétrocession de 1997, la préférence accordée à l’apprentissage et l’utilisation du chinois à la place de l’anglais a fortement handicapé ces minorités anglophones. Les chrétiens tentent également de sensibiliser le monde du travail aux discriminations dont sont victimes ces populations.

Une initiative du Hong Kong Christian Service, veut aide les employeurs à avoir l'esprit plus large lors de l'embauche de leurs employés car beaucoup hésitent à embaucher un compatriote si celui-ci n’adhère pas au code vestimentaire en usage dans son entreprise, ce qui pourrait nuire à sa représentativité.

Pour les responsable du Hong Kong Christian Service, le projet de refonte du Code du Travail est insatisfaisant car il est rédigé d’une manière telle qu’il semble expliquer aux employeurs comment éviter d’être poursuivi pour discrimination raciale plutôt que de mettre en œuvre des mesures interdisant les discriminations au travail liées à l’appartenance ethnique ou religieuse.

De plus en plus de jeunes femmes indonésiennes travaillent comme domestiques à Hongkong où elles remplacent en partie la main d’œuvre philippine auparavant très nombreuse. En grande majorité musulmanes, elles souffrent de discriminations diverses dont un salaire en dessous du minimum légal, de violences, et de pratiques frauduleuses de leurs employeurs comme la confiscation de leurs papiers. On estime leur nombre à environ 100 000.

Le 1er janvier 2008, une loi sur la discrimination à l’embauche a été adoptée par la République populaire de Chine, dans le cadre d’une série de réformes du Code du Travail. Le pays avait par ailleurs ratifié, en janvier 2006, les conventions fondamentales de l’OIT sur la discrimination.

A Hongkong, elles n’étaient pas appliquées, bien que la législation interdise la discrimination fondée sur le sexe, le handicap et les responsabilités familiales. Cependant, aucune disposition n’avait été prise contre les discriminations à l’égard des travailleurs migrants, ou liées à l’identité sexuelle et raciale. (source : EDA)

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