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du 5 au 7 fevrier 2009 (semaine 06)
 

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2009-02-07 -
UNE COMMUNICATION DÉSASTREUSE


Le vaticaniste Sandro Magister juge “inexcusable“ que le préfet de la Congrégation pour les évêques, et le président de la Commission "Ecclesia Dei", n’aient pas pratiqué “un examen approfondi“ du profil personnel de l’évêque négationniste.

Selon l’hebdomadaire italien L’Espresso, on assisterait actuellement au Vatican à un “double désastre“, “de gouvernement et de communication“, dont Benoît XVI serait la première victime. Le lancement médiatique de la décision de la levée des excommunications par le cardinal Giovanni Battista Re et le cardinal Dario Castrillon Hoyos a été “tout à fait déficient“

Pour Sandro Magister, le cardinal Walter Kasper, principal responsable de l’unité des chrétiens et des rapport avec les juifs au sein de la Curie vaticane, aurait été “l’homme idéal pour présenter le décret“. Ce dernier a pourtant affirmé qu’il avait été tenu à
l’écart de la délibération.

Mais plus que quiconque, le principal responsable de cette communication “désastreuse“, serait involontairement le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège. “Avec le cardinal Bertone, confie Sandro Magister, la Curie paraît plus désorganisée qu’avant, peut-être parce qu’il ne s’y est jamais vraiment consacré pour en corriger les dysfonctionnements“.

De son côté, le quotidien catholique français La Croix va plus loin dans son diagnostic de la Curie, dont il souligne “la grande pauvreté de moyens“ et “l’amateurisme“. Un des derniers exemples en date du manque de coordination entre les différentes instances a eu lieu lors de l’audience générale du 24 janvier 2009, rappelle alors la vaticaniste Isabelle de Gaulmyn, sans y voir une mauvaise volonté positive.

“Quelques minutes avant de prononcer sa condamnation du négationnisme, écrit-elle, le pape se retrouvait à caresser un lionceau présenté par des gens du cirque, simplement parce que le passage du cirque avait été programmé par la préfecture de la Maison pontificale et le discours du pape par la secrétairerie d’Etat“, sans qu'il y ait eu la coordination indispensable.

Selon le quotidien italien Il Sole 24 ore, ce dysfonctionnement serait un problème de gestion lié à un trop grand nombre de “chaînes“ qui s’entrecroisent au Vatican, créant une certaine confusion.
Il Sole 24 ore revient en outre sur la genèse du décret
d’excommunication et rappelle que c’est le cardinal Dario Castrillon Hoyos qui en est à l’origine, même si le document porte la signature “peu enthousiaste“ du cardinal Giovanni Battista Re, défini comme un reliquat de l’ère de Jean Paul II.


Le cardinal Christoph Schönborn, président de la Conférence épiscopale autrichienne, a déclaré lui-même à la presse qu’il y
avait eu “des erreurs“ à la Curie dans la gestion de la levée des excommunications. Ce grand ami de Benoît XVI, a
particulièrement dénoncé la légèreté avec laquelle le cas Williamson avait été traité.


Au sein même de la Curie, le cardinal Walter Kasper a lui aussi reconnu “ouvertement“ qu’il y avait eu des erreurs de communication et de gestion au Vatican. Interrogé par la section allemande de Radio Vatican, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a expliqué que “les uns et les autres se sont trop peu entretenus“ sur la question de la levée des excommunications et que “l’on n’a pas contrôlé là où des problèmes pourraient apparaître“.

L'on ne peut en conclure qu'il existe une opposition au pontificat de Benoît XVI à l’intérieur des murs du Vatican comme cela circule dans une certaine presse italienne, oposition qui irait jusqu'à tendre un possible “piège“ de la part de la “vieille garde wojtylienne“.

Le déroulement de cette affaire ne fait que révéler "le côté humain de l'Eglise", a déclaré jeudi le Père Roland-B. Trauffer, vicaire général du diocèse de Bâle, à l'occasion de l'émission "Kontext" à la radio alémanique DRS2. "Les évêques n'étaient pas informés – pas dans notre pays, dans d'autres pays pas non plus". Il y a là vraiment quelque chose à dire, insiste-t-il, "cela ne peut pas aller ainsi. Il faut vraiment le déplorer".

Mais le Père Trauffer dit qu'il ne faudrait pas en rendre d'emblée le pape responsable. (source : Apic et DRS)

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