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du 5 au 7 fevrier 2009 (semaine 06)
 

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2009-02-07 - Italie
L'EUTHANASIE ENTRE SAVOIR ET CONSCIENCE

Dans le conflit sur l'euthanasie lié au cas de l'Italienne Eluana Englaro, dans le coma depuis 17 ans, un tournant décisif vient d'avoir lieu. La Cour suprême de Milan a décidé l'arrêt de l'alimentation forcée de la patiente.

Mais le gouvernement a toutefois l'intention d'empêcher l'euthanasie par décret.
"C’est un moment très grave et très triste ", a déclaré le président de la conférence Episcopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, dans une réaction à l’affaire Eluana Englaro, considérée comme un cas de « dérive euthanasique », et qui pourrait se terminer par la mort de cette jeune femme italienne de 37 ans, plongée dans le coma depuis 1992, après un accident de la route .

Le père d’Eluana Englaro a mené et remporté une longue bataille judiciaire pour obtenir l'autorisation de débrancher le tube d'alimentation et d’hydratation qui tient sa fille en vie. Une décision contre laquelle les institutions catholiques du monde entier se sont aussitôt élevées, entre autres la conférence Episcopale italienne qui demande expressément à ce qu’Eluana Englaro soit maintenue en vie.

Transférée le 3 février de la ville de Lecco à une maison de repos à Udine, la jeune fille sera ‘débranchée’ de la petite sonde qui l'alimente et l'hydrate. Un transfert contre lequel ont réagi aussitôt les évêques italiens et nombre de mouvements et associations d ’aide , alors que des veillées de prière sont organisées dans divers diocèses d’Italie.

L'archevêque d’Udine, Mgr Pietro Brollo, a lancé un appel au nom de tous les évêques: « J'en appelle à toutes les consciences, afin que tous ceux qui ont bien clair à leur esprit de se trouver au chevet d'une personne vivante, n'hésitent pas à vouloir, à exiger sa protection, et que tous ceux qui doutent encore aient la sagesse et la prudence de s'abstenir de toute décision irréparable ».

Le quotidien La Repubblica écrit en cette affaire : "Quiconque assume la lourde charge d'assister des malades qui comme Eluana n'ont plus aucun espoir de guérison et ne peuvent pas faire connaître leurs volontés, remettra sérieusement en doute la part scientifique de la médecine.

… " C'est précisément le difficile exercice d'équilibriste auquel le médecin doit faire face: agir entre savoir et conscience, sans
jamais négliger les convictions et la vision du monde de celui qu'il a devant lui, et qui divergent parfois des siennes. Dans la plupart des cas se crée heureusement une communion d'intentions entre les médecins et les patients ou leurs proches, un accord sur ce qui est le mieux pour le malade. Si les choses n'étaient pas ainsi, si aucun sentiment de respect sincère et aucun accord mutuel ne se manifestaient, … Il n'y aurait alors plus de médecine. Il ne resterait que la technique." (source : CEI et La Repubblica)

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