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FlashPress - Infocatho
du 5 au 7 fevrier 2009 (semaine 06)
 

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2009-02-07 - FSSPX
POUR MIEUX COMPRENDRE LE POURQUOI DES FAITS

Si le décret levant l’excommunication des évêques intégristes a provoqué une grande émotion, les remous qui s'en sont suivis ont révélé ce qu'un cardinal a appelé "un problème de management" dans le fonctionnement des services du Vatican.

« Il y a un problème de management dans la Curie » : avec ces mots, le cardinal Wal ter Kasper comme le cardinal Christoph Schönborn ont levé un tabou. Comme si les événements récents avaient fait déborder le vase, et amené certains à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

Pour être juste, les dysfonctionnements étaient déjà présents à la fin du pontificat de Jean-Paul II. On les attribuait alors à la maladie du pape. En fait, au-delà des qualités et défauts de chacun, un problème de structure se pose aujourd’hui au Vatican.

D’abord, il faut souligner la grande pauvreté de moyens, qui contribue à un certain amateurisme de la Curie. Le Vatican est devenu, avec Jean-Paul II, un lieu à résonance médiatique dans le monde entier. Qu’il le veuille ou non, Benoît XVI s’inscrit dans cet héritage. Force est de constater que l’organisation du Saint-Siège, avec très peu de personnes, ne parvient pas à y faire face.

Très peu de personnes, contrairement aux idées reçues. La Curie ne compte que 2.750 employés, pour 40.000 à la Ville de Paris… Et les ors et les architectures, héritage de la Renaissance, cachent souvent des secrétariats dans des locaux peu adaptés aux exigences des situations à gérer aux horizons des continents.

Aucun recours à des consultants en organisation. Pour les ressources humaines, pas d’évaluation, ni de formation permanente. Mais des prêtres et quelques laïcs relativement peu payés, envoyés par les diocèses selon leurs disponibilités.

Un manque de coordination entre les différentes instances, qui fait que, par exemple, quelques minutes avant de prononcer sa condamnation du négationnisme, mercredi, le pape se retrouvait à caresser un lionceau présenté par des gens du cirque. Simplement parce que le passage du cirque avait été programmé par la préfecture de la Maison pontificale et le discours du pape par la Secrétairerie d’État…

On attendait, au début du pontificat de Benoît XVI, une réforme de la Curie. Elle n’a pas eu lieu. Sans doute la question est-elle complexe. Le pape doit-il être à la tête d’une super-institution qui gouverne en direct les catholiques du monde entier ? Ou au contraire un primat, l’évêque de Rome, avec pour fonction d’assurer l’unité de la foi, en lien avec les autres évêques.

Le système pontifical actuel, comparable en cela aux monarchies d’ancien régime, promeut pour l’instant une organisation interne pyramidale. Le pape se retrouve en première ligne. Mais sans disposer du gouvernement adapté.

Le Saint-Siège attend de ses fidèles des possibilités adaptées que "le denier de Saint Pierre" ne permet pas avec son budget restreint.

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