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du 8 au 10 février 2009 (semaine 06)
 

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2009-02-10 - Inde
DES CHRÉTIENS AGRESSÉS PAR UN GROUPE HINDOUISTE

Le 24 janvier dernier, sur l’île de Majuli, dans l’Etat de l’Assam, dans le nord-est de l’Inde, des groupes d'extrémistes hindous ont agressé environ 500 catholiques aborigènes qui revenaient de l’ordination de l’un des leurs, le P. Hemanto Pegu.

Le P. Hemanto Pegu est le premier prêtre issu de l’ethnie aborigène Mishing. Les fidèles étaient venus de plusieurs paroisses en dehors de l’île afin d’assister à la célébration et s’en retournaient en passant par la ville de Kamalabari.

Un premier groupe de chrétiens traversait la ville de Kamalabari afin de rejoindre le bac qui franchit le fleuve Brahmapoutre sur lequel se trouve l’île, lorsqu’il a été arrêté par un groupe d’hommes et de femmes qui les ont insultés et menacés : « Pourquoi venez-vous convertir les aborigènes ? Sales mangeurs de viande, ne revenez jamais ici, sinon nous vous couperons en morceaux et nous les jetterons dans le Brahmapoutre ! »

Un peu plus tard, deux prêtres sont arrivés dans la ville en voiture, suivis de deux cars et d’un camion transportant des centaines de fidèles. La foule, encore plus virulente, les a fait sortir de force de leurs véhicules et les a frappés violemment à coups de pieds et coup de poings. « Voilà les missionnaires, frappons-les et tuons les ! ».

Ils ont également attaqué deux autres prêtres qui arrivaient en motocyclette et menacé de mort les fidèles s’ils s’avisaient de revenir dans l’île.

Certains des agresseurs ont couvert d’insultes les femmes et les religieuses qui les suppliaient d’épargner la vie des prêtres. Le groupe hindouiste a ensuite ordonné à tous les voyageurs de descendre des véhicules et de se rendre à pied jusqu’au départ du bac, à cinq kilomètres de là, sous les menaces et les jets de pierre, lesquels ont blessé plusieurs étudiants. L'un des témoins, le P. Horo, souligne que la violence des faits a fortement traumatisé les pèlerins, surtout les femmes et les enfants qui, près de deux semaines plus tard, ne s’en sont toujours pas remis.

Le 2 février, Mgr Jospeh Aind, évêque de Dibrugarh, a dénoncé vigoureusement cette atteinte aux droits de l’homme et a déclaré que l’agression avait eu pour résultat de diviser les chrétiens et les hindous de Majuli, qui avaient jusqu’ici vécu en bonne intelligence sur l’île. L’agression « a profondément blessé les sentiments de l’ethnie Mishing, en ne respectant pas leur appartenance religieuse », a-t-il déclaré.

Mgr Thomas Menamparampil, archevêque de Guwahati, le principal diocèse de l’Eglise catholique en Assam, a, pour sa part, appelé au dialogue entre Assaméens et les communautés Mishing, afin de ne pas envenimer davantage la situation. Mgr Aind a également rejeté fermement l’allégation selon laquelle les catholiques auraient une démarche prosélyte envers les aborigènes de Majuli.

Selon Allen Brookes, l’un des responsables laïcs catholiques de l’Assam, les agresseurs étaient les membres d’une secte locale hindouiste et ne sont pas représentatifs de l’ensemble de la communauté hindoue de l’île. Il rappelle que Majuli sert de base à des groupes séparatistes qui s’indignent du fait que l’Eglise dirige de nombreuses écoles et mène des projets de développement sur l’île. (source : EDA)

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