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du 11 au 14 février 2009 (semaine 07)
 

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2009-02-14 - FSSPX
Mgr FELLAY EXPLICITE SA FIDÉLITÉ À L'ÉGLISE


Si la levée des excommunications n’est pas une réintégration, la décision de Rome ouvre la porte à des "débats doctrinaux" sur Vatican II. Mgr Fellay s'en explique avec Gérard Leclerc, de France Catholique, et Samuel Pruvot, de Famille Chrétienne.

Il ne nous est pas possible de reprendre tout cet échange d'une grande richesse pour clarifier les points de vue de chacun. Nous en donnons seulement quelques extraits. Il est bon de se reporter directement à ces deux hebdomadaires catholiques.

A Mgr Bernard Fellay, qui rappelle :" Nous sommes totalement catholique, fermement attachés à l’Église, et nous l’avons toujours été," Samuel Pruvot demande : "Acceptez-vous le Concile avec des "réserves" ou le refusez-vous en bloc ?"

Mgr Fellay : "Il faut distinguer la lettre et l’esprit. Il y a un esprit dangereux qui parcourt tout le Concile, et dans ce sens on le refuse. Mais lorsqu’on parle de la lettre, il ne s’agit pas de le rejeter en bloc tel quel. Mgr Lefebvre lui-même a accepté le Concile "à la lumière de la Tradition". Qu’est ce que cela veut dire ? En 1982-1983, il est allé s’expliquer à Rome devant le cardinal Ratzinger – ce dernier a refusé son approche. Mgr Lefebvre disait : "Ce qui est conforme à l’enseignement pérenne nous l’acceptons, ce qui est ambigu nous le recevons selon cet enseignement pérenne, ce qui est opposé nous le rejetons".

Et Mgr Fellay poursuit : "Dans un discours du 22 décembre 2005, à la Curie, Benoît XVI parle des "herméneutiques" du Concile. Il condamne l’idée d’une rupture, basée sur "l’esprit du concile".

Gérard Leclerc : "La distinction entre l’esprit et la lettre du Concile peut être spécieuse car autant un père de Lubac a pu dénoncer la perversion du climat qui régnait autour du Concile, autant le véritable esprit du Concile éclaire la lettre et doit être référé à l’Esprit Saint lui-même ! Quant à la continuité organique de la Tradition, cela suppose forcément des développements. Ce dont parlait déjà le cardinal Newman. Ma crainte aujourd’hui serait que la Fraternité Saint-Pie X refuse de les envisager. En bloquant la Tradition, il y a danger de sortir de celle-ci."

Mgr Fellay :" Il y a des points que le pape présente comme étant dans la veine de la Tradition, et qui, à nos yeux, ne le sont pas."

Gérard Leclerc cherche la précision : " Est-il possible de faire le tri dans les affirmations du Concile ?"

Mgr Fellay : "Ce n’est pas une question de tout ou rien. A mon avis, beaucoup de problèmes que nous nous posons sont à résoudre par des distinctions et non par des rejets ou des acceptations absolues. Nous ne sommes pas univoques... On ne peut l’approcher d’une manière dogmatique et dire AMEN, à tout. Cette démarche est tout simplement fausse. Il y a différents domaines, thèmes et degrés d’autorité."

"Quant à la liturgie, dit Mgr Fellay, c’est tout un ensemble qui accompagne l’essentiel de la messe. C’est tout un ensemble de gestes, de paroles qui accompagnent et doivent nourrir cette foi. Là, nous avons des objections majeures comme par exemple pour l’offertoire : comparez-les deux missels et vous comprendrez nos objections."

Gérard Leclerc aborde un des autres points litigieux : "Vous critiquez la notion de liberté religieuse. Pourquoi ?"

Mgr Fellay : "Le Concile a fait sien un des principes fondamentaux de l’État Moderne, à savoir l’impartialité avec les religions. Or, pour nous l’État doit reconnaître la vraie religion. Benoît XVI estime à propos de la liberté religieuse, que "l’Église a redécouvert son patrimoine". C’est une expression qui me fait sursauter ! Si l’Église a redécouvert la liberté religieuse, quand l’a-t-elle perdu !? Est-ce qu’elle pouvait la perdre ? Pendant près de 1500 ans l’Église a tenu une tout autre position."

Autre précision demandé par Gérard Leclerc : "Acceptez-vous la démarche œcuménique initiée par Vatican II ?"

Mgr Fellay répond : "En 1949, une note du Saint office, (premier texte officiel de l’Église qui parle de l’œcuménisme), mettait en garde contre un ensemble de dangers. Aujourd’hui nous sommes en plein dedans. Ce danger, c’est un relativisme, c’est d’arriver à une connivence avec tout le monde et de renoncer à la conversion... Le seul moment où l’on parle de conversion, c’est au nom de la liberté de conscience du sujet."

" Mais ce n’est plus une volonté de l’Église de convertir. Alors là, c’est certain, on n’est pas d’accord, c’est très grave !
"

Mgr Fellay reconnait :" Qu’il y ait un grand nombre de richesses, de valeurs, de vrai, dans toutes les religions, cela va de soit. Mais le bien vient de l’intégrité totale alors que le mal vient d’un défaut."

"Vous souhaitez que Rome réhabilite la mémoire de Monseigneur Lefebvre. Qu’est ce à dire ?
", demande Gérard Leclerc.

Mgr Fellay : "Mgr Lefebvre a indiqué un problème à l’Église et c’est à cause cela qu’il a été condamné. On n’a pas voulu regarder ce problème."

Au terme de cet entretien, Mgr Fellay conclut : "D’une doctrine claire suit la vie morale et spirituelle. Nous ne sommes pas des volontaristes ! L’affectif suit la connaissance. Si on arrive à redonner de la clarté sur beaucoup de points, on arrivera à un renouveau pour tout le monde."

..." L’essentiel pour moi, c’est que notre Seigneur soit aimé, loué, et adoré. C’est la finalité de tout être humain et de toute la vie chrétienne.... Je crois fermement que les forces de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église. Je sais que l’Église continuera et c’est pour cela que j’y adhère malgré toutes les peines que je reçois. Cette Église, je l’aime même si j’en reçois des coups !"

" J’attends que tous nous vivions mieux cette communion des saints et tout le reste suivra. C’est vaste. La vocation universelle à la sainteté est justement une des choses importantes que rappelle le Concile.
" (source : France catholique)

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