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du 11 au 14 février 2009 (semaine 07)
 

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2009-02-14 -
FAUT-IL PURIFIER LA PENSÉE DE VATICAN II
?

" On a bien vu l’effondrement du mur de Berlin, les statues de Staline ont été déboulonnées… Pourquoi ne pas remettre en cause Vatican II?...Ce serait une erreur fondamentale de faire de Vatican II un monolithe intouchable."

C'est ce que suggère le supérieur du district de France de la FSSPX, lors de la conférence organisée le mercredi 11 février à Paris, durant laquelle des responsables de la Fraternité Saint-Pie X ont détaillé l’enjeu de leurs prochains « entretiens » avec Rome.

Dans un premier temps, dans le message video envoyé aux participants, Mgr Bernard Fellay affirme n’avoir promis "aucune contrepartie" au Pape pour ce qui est des modalités du dialogue. S’il reconnaît que "Benoît XVI souhaite un retour à la pleine communion", Mgr Fellay s’interroge sur le sens de ces "termes élastiques et mal définis."

Affichant une assurance tranquille, pesant chaque mot, le supérieur général de la FSSPX est revenu point par point sur les événements des dernières semaines. D’emblée, il s’est dit « surpris par la rapidité du décret », les six derniers mois ayant été «plutôt froids avec Rome ».

Le 15 décembre, Mgr Fellay faisait part au Vatican de son intention de renouer le dialogue et exigeait la levée des excommuni cations. «Cette lettre était sévère, je ne m’attendais pas à une réponse rapide », explique-t-il. Début janvier, il rencontre le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, qui l’informe de l’imminence du décret…

Revenant ensuite sur l’épineux dossier Williamson, Mgr Fellay a fustigé une « instrumentalisation médiatique», un «plan concerté» par la «coalition progressiste qui utilise ces paroles malheureuses pour faire pression sur le Pape». Aux yeux du supérieur des lefebvristes, il s’agit d’une « vengeance pour obliger Rome à revenir en arrière » et « déchiqueter » la Fraternité. «À peine se dégage-t-on d’une étiquette qu’on nous en colle une autre, beaucoup plus grave».

Quant aux modalités du dialogue, Mgr Fellay affirme n’avoir promis «aucune contrepartie» au Pape. S’il reconnaît que «Benoît XVI souhaite un retour à la pleine communion », il s’interroge sur le sens de ces « termes élastiques et mal définis» : «Quand on voit la manière dont les évêques ont traité le pape ces jours-ci, on se demande qui est dans la communion… »

Pour lui, l’essentiel va maintenant se jouer dans les « entretiens » avec Rome, qui porteront sur des aspects «doctrinaux, disciplinaires et moraux». La crise de l’Église ne peut se résoudre que par «une purification de la pensée» . Autrement dit, une remise en cause de Vatican II, source de toutes les «déviations»,

" Nous sommes passés d’une excommunication canonique à une excommunication cathodique," déclarede son côté l’abbé Alain Lorans, responsable de la communication de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui résume ainsi l’état d’esprit des héritiers de Mgr Lefebvre après trois semaines de tempête médiatique.

Dans la deuxième partie de cette réunion, affichant lui aussi une assurance tranquille, pesant chaque mot, l’abbé Régis de Cacqueray-Valmenier va approfondir la situation et les demandes de la Fraternité, à la lumière d'une déclaration de Mgr Lefevbre au lendemain du concile et à la lumière de récentes déclarations de Benoît XVI, en de courtes citations détachées de l'ensemble de ce qu'a dit le Pape.

Pour le supérieur du district de France de la FSSPX, liberté religieuse, œcuménisme et collégialité en sont les « catastrophes sans précédent» les plus manifestes. Et il en explique le pourquoi et les conséquences. La déclaration conciliaire "Dignitatis humanae" sur la liberté religieuse, le droit de la personne et des communautés à la liberté sociale et civile en matière religieuse, a édulcoré la doctrine traditionnelle de l'Église.

Le Christ « a institué une monarchie, avec le Pape comme monarque, et que les évêques dépendent hiérarchiquement de lui » . Or, l’actuel mode de gouvernance l’empêche de «commander» son Église. "Les conférences épiscopales ont été un moyen d’institutionnaliser la désobéissance."

Pour ce qui est des autres religions, et la transmission de la Vérité, "le concile par ses textes flous soit la récuse soit l'édulcore

A la question qui lui est posée :" Alors c'est un dialogue de sourds ?", l'abbé de Cacqueray répondra d'une manière dilatoire et ambigue. « On a bien vu l’effondrement du mur de Berlin, les statues de Staline ont été déboulonnées… Pourquoi ne pas remettre en cause Vatican II?»

Durant son long exposé, il fera remarquer que cependant, «toutes les portes » sont désormais ouvertes. La discussion est possible d'autant que le concile n'est pas un concile dogmatique, mais pastoral. Car – et ce point ne manquera pas de faire débat- "ce concile pastoral ne peut prétendre à l’infaillibilité" ... "Ce serait une erreur fondamentale de faire de Vatican II un monolithe intouchable."

Mais il cite aussi, comme devant être acceptée, la déclaration conciliaire du 6 mars 1964 et qu'il a renouvelé en novembre : "Étant donné le caractère pastoral du concile ... il a muni ces enseignements du Magistère ordinaire suprême. Ce Magistère ordinaire est manifestement authentique. Il doit être accueilli docilement et sincèrement par tous les fidèles selon l'esprit du concile concernant la nature et le buts de chaque document."(source : laportelatine)

Ne pouvant tout citer la totalité de cette intervention, nous vous recommandons de vous y reporter sur la video qui la transmet, afin de mieux connaître la densité des points de vue exprimés par l'abbé de Cacqueray.

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