Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 15 au 17 février 2009 (semaine 07)
 

-
2009-02-17 - France
INQUIÉTUDES PASTORALES AU DIOCÈSE D'AVIGNON


Si des curés-doyens ont claqué la porte du conseil presbytéral et d'autres renoncé à leur fonction pour marquer leur désaccord avec la pastorale de leur évêque, Mgr Cattenoz, celui-ci "comprend leur souffrance" et souhaite apaiser ces divergences.

Ils reprochent à leur évêque de dépenser beaucoup d'argent pour rechercher, des communautés nouvelles, afin de faire vivre les paroisses avignonnaises. Les frais de ces
voyages dispendieux à travers le monde en viendraient à mettre en déficit le diocèse.

Mais il lui est surtout reproché de ne pas tenir compte des prêtres diocésains, de leur proximité communautaire avec les laïcs, les fidèles et les habitants de cette région. Ils lui reprochent de créer la division dans l'Église locale, jusqu'à en provoquer une fracture profonde.

Les communautés étrangères qu'il fait venir du Brésil, de Pologne ou d'Espagne ne s'intègrent pas ou si peu dans le contexte local français, ou dans la continuité pastorale que connaissait le diocèse depuis des décennies.
La plupart des prêtres diocésains soutenaient au départ les choix pastoraux de leur évêque. Mais la méthode employée, le style personnel de l'évêque et la multiplication de ces communautés a fini par les effrayer.

" Ça fait deux ans qu'on lui demande d'arrêter. Nous n'avons pas le temps de les intégrer, d'apprendre à les connaître. Il n'y a plus de fraternité," déplore un curé.
" Il y a un malaise qui dure depuis longtemps à cause des choix pastoraux de notre évêque et de son mode de gouvernance. Il doit être un homme d'écoute. Le nôtre, je crois, est trop "en certitude personnelle "

Le chargé de communication au diocèse d'Avignon, Pascal Rousseau, reste cependant optimiste sur la suite des évènements. " L'évêque et les prêtres vont continuer le dialogue pour arriver à une entente et au pardon mutuel. Il faut parvenir à une écoute fraternelle. Aujourd'hui, le diocèse a besoin de temps pour qu'on retravaille ensemble."

Mgr Cattenoz a ainsi fait venir près de sept communautés d'évangélisation dans le département. Le tout en moins de quatre ans. Certaines ont été fondées récemment et n'ont que quelques années de vie au sens de la reconnaissance de l'Église.

L'une des premières à s'être installée dans le Vaucluse est la communauté Shalom. Elle a quitté le Brésil en 2005 et pris ses quartiers en Avignon. Pour être proches des jeunes, les membres évangélisent en musique et gagnent leur vie dans un snack situé en face d'un lycée.

Les frères carmes "Messagers de l'Esprit Saint", d'origine brésilienne également, évangélisent à Mallemort-du-Comtat. Un groupe de carmélites de la même obédiance évangélisent à Orange.

Les carmélites de l'Enfant Jésus, d'origine polonaise, ont pour mission l'accueil et les temps de prières de la cathédrale Notre-Dame des Doms.

La communauté "Palavra Viva", venue du Brésil, a été chargée du sanctuaire Saint-Gens depuis plus d'un an.

La "Famille des missionnaires du dialogue de Dieu" est une communauté espagnole installée en Avignon autour du père Paco. Réputée fraternelle, elle est l'une des mieux intégrées.

Le "Chemin néocatéchuménal" en lien avec le père Paolo Presaco, curé du Pontet et ses séminaristes est un mouvement espagnol très actif.

Enfin, d'origine française, les "Frères de Saint-Jean", d'obédience dominicaine, appelés également les "petits gris", ont quitté le sanctuaire de Notre-Dame-du-Laus dans les Hautes-Alpes pour s'installer à la paroisse Saint-Ruf à Avignon.

Devant cet "ébranlement de la communion diocésaine entre les laïcs et les prêtres diocésains d'une part et d'autre part leur évêques et ces communautés " venues d'ailleurs",
Mgr Cattenoz publié le communiqué suivant, dans lequel il livre sa vérité :

"Je voudrais tout d'abord demander pardon, au nom de l'Église, à tous ceux et celles qui ont été blessés ou choqués par ce qui a été publié dans la presse sur la vie de notre Église diocésaine. Je pense aussi à tous les fidèles qui vivent en authentiques témoins du Christ au coeur de nos paroisses et qui se sont sentis atteints dans leur foi par tout ce qui a été écrit sur celui qui est leur évêque. Il a ses défauts. Ils en sont conscients, comme lui-même d'ailleurs."

"
En même temps, je comprends la souffrance de tous ceux qui se sont exprimés, quelle que soit leur violence à mon égard et je les remercie de leur franchise."

" Par delà ma personne, dans un diocèse si riche de son passé et de sa tradition ecclésiale, je suis conscient des tensions créées par l'arrivée de prêtres venant d'autres continents et de communautés nouvelles venant d'autres cultures pour suppléer à la crise des vocations et à l'hémorragie des communautés religieuses qui quittent notre diocèse faute de forces vives."

"
Dans bien des cas, leur venue n'a pas été assez préparée et accompagnée en lien avec les prêtres diocésains. Je le regrette. Mais je suis sûr que de la crise actuelle, si nous savons relire tout cela dans une écoute mutuelle et fraternelle, à la lumière du Christ, nous sortirons grandis." (source : diocèse d'Avignon, La Provence et Le Dauphiné)

Retour aux dépèches