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du 15 au 17 février 2009 (semaine 07)
 

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2009-02-17 - Irak
Mgr SAKO RENOUVELLE SON APPEL POUR UN SYNODE DU MOYEN-ORIENT

Dans la revue Oasis, Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk, souhaite un Synode pour l'Eglise au Moyen-Orient." Les chrétiens du Moyen-Orient sont écrasés par beaucoup de souffrances et pressés par de nombreux défis". Il faut leur apporter une réponse.

Mgr Sako estime que si " le Saint-Siège promeut un Synode pour l'Afrique, un pour l'Asie, pourquoi pas un également pour les chrétiens du Moyen-Orient ?" "Le Saint-Père m'a dit que c'est une bonne idée."

Les pays qui devraient être impliqués dans ce synode sont : l'Irak, mais aussi le Liban, la Syrie, la Jordanie, l'Égypte et la Palestine ; et en ce qui concerne les différents rites, tous ceux qui sont pratiqués dans la région : chaldéens, syriaques, arméniens, coptes, maronites et melkites.

Ce synode pourrait constituer un grand apport d'unité pour les chrétiens de la région, si on leur fournissait des directives uniformes. Car " ce dont nous avons besoin, c'est d'une ligne commune". " Nous sommes une petite communauté et pour affronter tous ces problèmes nous avons besoin d'être aidés. D'autant que l'une des plus grande difficultés est certainement l'exode chrétien de nos régions."

" Le risque est réel que, dans un futur proche, il n'y ait plus de chrétiens au Moyen-Orient. Nous sommes profondément préoccupés du fait que le destin des chrétiens de ces pays puisse devenir le même que celui des chrétiens de Turquie ou d'Iran, où désormais, ils sont très peu nombreux."

Il faut freiner l'exode des chrétiens de la région. Mais "la vérité est que nous n'avons pas de stratégie pour aider les chrétiens à ne pas partir et éventuellement à rentrer."

Constatant en effet "qu'ils ne rentrent pas" et que "ceux qui sont restés jusqu'à présent s'en iront bientôt", il répond : "Il n'y a personne qui s'occupe d'eux, qui cherche une solution. Il faut étudier et comprendre les causes réelles de cette fuite et seulement dans un deuxième temps penser aux solutions. Actuellement, tout est laissé à l'improvisation. On ne peut continuer de la sorte."

... " Aujourd'hui, nous faisons souvent l'expérience de l'absence d'un programme pastoral adéquat à la situation dans laquelle nous vivons et nous nous demandons comme en préparer un qui soit adapté à nos fidèles. Comment peuvent-ils vivre et témoigner de leur foi dans le contexte socio-culturel dans lequel ils sont immergés ? Comment devons-nous concevoir la présence même des chrétiens dans le domaine social et culturel du Moyen-Orient ? "

Et il y a bien d'autres questions : la réforme liturgique, la formation des séminaristes, des moines et des religieux, sans oublier un autre défi : « la rencontre avec les musulmans ».

Le
synode pourrait aider à trouver une nouvelle façon d'entrer en dialogue avec les musulmans, en cherchant "un nouveau langage qui ne soit pas apologétique ou polémique." Dans ce domaine, Mgr Sako estime que "l'Église doit prendre des initiatives sinon personne ne fera le premier pas. L'Église doit être protagoniste dans la direction de l'ouverture à la rencontre".

" Les musulmans ne sont pas tous fondamentalistes ou terroristes, il y a beaucoup de braves musulmans et la coexistence avec eux est possible. Il faut seulement trouver la façon juste pour se positionner par rapport à eux . C'est trouver la manière et le langage. Surtout le langage."

Enfin, "le sang de cinq cents martyrs chrétiens tués durant ces dernières années", dont Mgr Sako a dit conserver la mémoire nom par nom, constitue selon lui "un appel mais aussi une espérance". Leur fidélité, leur prière et leur sang invitent "à ne pas abandonner ce pays, à rester pour témoigner ici et maintenant de l'Évangile." (source : Cisro)

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