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du 18 au 21 février 2009 (semaine 08)
 

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2009-02-21 - Philippines
UN PROGRAMME DE STÉRILISATION QUI INQUIÈTE L'ÉGLISE


Le succès d'un programme de stérilisation de la population masculine, lancé en 2001, dans le sud philippin, inquiète l'Église car il attire de plus en plus de candidats en proposant 500 pesos (environ 8 euros) pour chaque vasectomie.

C'est un apport non négligeable pour une population déjà pauvre et encore plus fragilisée par la crise. Rosalio Bantuyan, interrogé par l’agence Ucanews, père de six enfants et dont la femme est enceinte du 7e, a subi l’opération. Il est catholique et sait que ce procédé de « planification des naissances » n’est pas accepté par l’Eglise, mais ce conducteur de cyclo-pousse explique qu’il compte acheter avec cet argent plusieurs kilos de riz pour nourrir sa famille, la vie devenant de plus en plus difficile.

Le diocèse de Tagum, qui compte 70 % de catholiques sur 1,5 million d’habitants, est très mobilisé sur ces questions. Il promeut « la régulation naturelle des naissances ». Nida Recomba fait partie des catholiques actifs dans ce domaine ; elle explique que les fonctionnaires du gouvernement chargés du planning familial vont jusqu’à tenir des réunions au sein des Communautés ecclésiales de base (Basic Ecclesial Communities) afin de convaincre les catholiques de choisir la vasectomie.

Elle rapporte qu’alors qu’elle présentait dans sa paroisse du Christ-Roi, la méthode Billings approuvée par l’Eglise, "un des participants qui travaille pour le centre de santé financé par la ville, a commencé sa propre conférence immédiatement après intervention."

C'est l’argent fourni par le gouvernement pour chaque vasectomie qui décide les couples catholiques à se tourner vers cette solution définitive Le Bureau de la Santé de la ville de Tagum a enregistré une augmentation des stérilisations, 644 hommes en 2007 pour 549 l’an passé, sur 15.000 hommes questionnés.

Pour Nida Parcon, catholique, infirmière dans le secteur public et chargée des programmes de planification familiale de la ville, ces chiffres doivent être remis dans leur contexte qui montrent les « retombées positives » du travail municipal dans l’éducation des couples aux méthodes contraceptives. Elle refuse de considérer que les hommes seraient « achetés » par une somme d’argent en échange de l’intervention.

Elle insiste sur le fait que le gouvernement local « n’interfère jamais » et n’est pas « en opposition » avec les propositions familiales de l’Eglise. « Nous donnons aux couples toutes les informations concernant les méthodes de contraception et c’est à eux de choisir laquelle de ces méthodes leur convient. Il est de la responsabilité du gouvernement d’aider les familles à résoudre les problèmes engendrés par l’accroissement de la population », conclut-elle.

L’Eglise des Philippines a lancé des mises en garde contre les arrêtés municipaux promouvant « la santé reproductive », comme en février 2008 pour Quezon City, à Manille Par ailleurs, elle s’est largement mobilisée contre un projet de loi, toujours à l’étude, applicable sur l’ensemble du pays et qui rendra obligatoire le financement public de tous les moyens de contraception. (source : EDA)

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