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du 18 au 21 février 2009 (semaine 08)
 

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2009-02-21 - Allemagne
DES RÉFORMES SONT A ENVISAGER PAR LE PAPE LUI-MÊME

L
e Comité central des catholiques allemands (ZdK) a exigé des réformes au Vatican, car à ses yeux, l'Eglise catholique a besoin "enfin d'une direction moderne, qui fonctionne de façon fiable, et qui possède aussi une sensibilité politique".

Dans une contribution au quotidien allemand "Die Welt", le secrétaire général du ZdK, Stefan Vesper, estime que cette volonté de réforme doit venir du Pape lui-même, car les propositions venues d'en bas n'ont jusqu'à maintenant servi à rien. A son avis, les réformes à l'intérieur de la Curie sont empêchées par tout cardinal qui voit son influence menacée. Il estime que la controverse au sujet de la levée des excommunications des évêques intégristes a gravement nui à l'Eglise.

Stefan Vesper affirme que malgré toute la loyauté due au Pape et aux évêques, les catholiques ne sont pas tenus à une obéissance aveugle et ne doivent pas mettre leur intelligence "hors circuit" dès que le ministère ecclésial parle.

Il réclame particulièrement des séances de cabinet régulières à la Curie. Le président de la Conférence épiscopale allemande,
Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, s'était lui aussi prononcé le 11 février dernier pour des rencontres communes régulières au Vatican des hauts responsables de l'Eglise.

Devant des affirmations contradictoires, des signatures de déclarations qui s'enchevêtrent, le Pape a regretté vendredi soir 20 février les caricatures de l'Église qu'elles expriment, dans un discours improvisé prononcé lors d'une visite dans un séminaire de Rome.

Si Benoît XVI s'exprimait principalement sur l'affaire Williamson, il avait aussi quelques autres déclarations dans sa pensée. La mise au point de son porte-parole, le P. Lombardi, le samedi matin le laisse clairement entendre, qui demande à chaque membre de la Curie de préciser s'il parle en son nom personnel ou au titre de la responsabilité qui est la sienne.

Il
regrette que, faute de cette indispensable précision, les médias attribuent au Vatican et plus exactement au Saint-Siège des points de vue personnel émanant de hauts représentants de l’Eglise. "Cela s’est fréquemment produit ces derniers temps", souligne le Père Lombardi

La mise au point est brève, elle ne mentionne aucun cas précis mais les exemples récents sont nombreux et celle-ci concerne nommément les critiques d’un haut prélat de la Curie romaine, Mgr Marchetto, contre l’adoption par le gouvernement italien d’un décret qui organise des rondes nocturnes assurées par des citoyens dans les grande villes. Une mise au point qui n'est pas qu'à "l'usage externe", mais aussi à "l'usage interne" de la Curie.

Les prélats s’expriment souvent à titre personnel – explique en substance la note du Père Lombardi - et leurs commentaires et déclarations ne doivent pas automatiquement être mis sur le compte du Saint-Siège en tant que tel. "Celui-ci – ajoute-t-il - respecte les autorités civiles, leur autonomie légitime, leur droit et leur devoir de veiller au bien commun. Pour s’exprimer de manière officielle, le Saint Siège dispose, du reste, de procédures adéquates. Les médias devraient pouvoir faire la différence."

De l’affaire "Englaro" à la nouvelle administration américaine en passant par les mesures sécuritaires prises par le gouvernement italien, plusieurs prises de position personnelles de hauts représentants de l’Eglise ont mis le Saint siège dans l’embarras.

Vendredi soir, le Pape Benoit XVI avait souhaité que cessent les polémiques destructrices qui troublent l’Eglise et qui risquent d’en faire une caricature. "Nous devons faire un examen de conscience "– a-t-il lancé. Benoît XVI, qui visitait le Grand séminaire de Rome, a cité l’épitre de Saint Paul aux Galates : "vous vous mordez et vous vous dévorez les uns les autres.

Aujourd’hui – a-t-il relevé - des événements similaires se produisent. Nous devons nous retrouver ensemble dans l’humilité de la foi. Pour Benoît XVI la liberté n’est pas l’absolutisation du moi qui plonge l’homme dans le mensonge. Paradoxalement c’est dans le service que la liberté se réalise ".

"Un examen de conscience est nécessaire", a dit le Pape, tout en regrettant ces polémiques destructrices, mais sans citer aucun nom. (source : KNA et ANSA)

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