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du 22 au 24 février 2009 (semaine 09)
 

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2009-02-24 - Kenya
DES CITOYENS DÉCOURAGÉS ET AMERS


D
es responsables de diverses communautés religieuses ont fustigé leur président, Mwai Kibaki, et leur Premier ministre, Raila Odinga, affirmant que les citoyens sont découragés, embarrassés et amers vis-à-vis de leurs dirigeants politiques.

"Nous sommes suffisamment préoccupés pour descendre dans les rues et protester contre nos dirigeants politiques", a affirmé l'archevêque anglican Benjamin Nzimbi à l'occasion d'un rassemblement de prière le 19 février. Son discours, transmis par l'agence œcuménique ENI, constitue l'un des messages les plus forts jamais adressés aux dirigeants politiques du Kenya de la part de la communauté religieuse. "Mais avant que nous ne défilions pour protester contre la corruption", a-t-il déclaré, "nous avons dit que nous nous rassemblerions devant Dieu et que nous prierions ensemble."

Le gouvernement a annoncé le rassemblement national de prière après l'incendie d'un supermarché à Nairobi et l'explosion d'un réservoir d'essence à Sachang'wan, près d'Eldoret, dans l'ouest du pays, qui ont causé la mort de 160 personnes. Les prières avaient également pour objet la terrible sécheresse, qui affecte déjà 10 millions de personnes dans le pays.

Abdulgafur Al-Busaidy, président du Conseil suprême des musulmans du Kenya, a déclaré au rassemblement de prière que les dirigeants politiques étaient devenus la principale menace à la paix et au développement dans ce pays d'Afrique orientale. "Vous avez mené le peuple au conflit, et aujourd'hui, le Kenya est à deux doigts de l'autodestruction", a-t-il averti.


Selon ces responsables religieux, la grande coalition gouvernementale formée en 2008 n'a pas permis d'éradiquer la corruption. Mwai Kibaki a conservé son poste de président et Raila Odinga est devenu Premier ministre du gouvernement mis en place suite aux violences généralisées qui ont éclaté après l'élection contestée de décembre 2007. Les responsables affirment également que le gouvernement n'a pas uni ni réconcilié le pays, et qu'il n'a pas su contenir l'insécurité.

"Depuis 45 ans, le peuple aspire à des lendemains meilleurs. Ils rêvent de dirigeants qui les inspireront à surmonter la pauvreté, la maladie, l'ignorance et la mauvaise gouvernance", a déclaré le pasteur Peter Karanja, secrétaire général du Conseil national des Eglises du Kenya. "Chaque régime mis au pouvoir a été accueilli avec enthousiasme et de nombreuses attentes, mais l'espoir s'est souvent transformé en désenchantement."

Cependant, le président Mwai Kibaki, qui était présent au rassemblement de prière, a rejeté les accusations, tout en demandant aux responsables religieux de ne pas jeter la pierre, mais de contribuer à la construction du Kenya. Auparavant, une ministre, Naomi Shaban, avait déclaré que tout le monde, y compris les leaders religieux, était responsable de la situation actuelle. (source : ENI)

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