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du 25 au 27 février 2009 (semaine 09)
 

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2009-02-27 - Madagascar
IL PRÉFÈRE SE RETIRER DE LA MÉDIATION


L’échec d’une rencontre entre le président Ravalomanana et l’opposant Andry Rajoelina conduit l’archevêque d’Antananarivo à renvoyer le dossier à l’ONU. Le président ne s’étant pas présenté, cette absence jugée offensante provoque la rupture.

Mercredi soir 25 février, après une demi-journée d’attente, opposition et médiateurs ont quitté bredouilles l’hôtel Hintsy, où le président Marc Ravalomanana ne s’est pas présenté. Il était en déplacement sur les côtes, à Toamasina (Tamatave) et à Maha janga, accompagné du nouveau ministre de la défense et des nouveaux chefs d’état-major de l’armée et de la gendarmerie.

« À partir de maintenant, moi qui dirige cette lutte, je ne participerai plus à ces négociations, déclare Andry Rajoelina, le leader de l’opposition. Le fait que le président de la République ne soit pas venu à cette rencontre signifie que la vie de la nation n’est pas prioritaire pour lui. »

Ce rendez-vous manqué a aussi entraîné le retrait de l’Église catholique en tant que médiatrice au nom du Conseil des Églises chrétiennes (FFKM). « Nous avons fait tout notre possible pour chercher une solution afin de dénouer la crise, notamment en approchant personnellement les deux hommes pour les convaincre de se rencontrer autour d’une table, a déclaré mercredi soir Mgr Odon Razanakolona, archevêque d’Antananarivo. Il y a eu trois rencontres entre les parties, mais il faut reconnaître que les discussions ne sont guère allées loin. »

Le prélat « laisse la responsabilité aux Nations unies , qui avaient demandé aux Églises d’être médiatrices, de trouver une autre méthode adaptée à la difficulté de la situation ».

« Les représentants des deux camps se sont déjà beaucoup rencontrés depuis presque un mois, a précisé Mgr Razanakolona. Mais ils ne se sont pas vu conférer une autorité suffisante par ceux qu’ils représentent. S’ils se mettent d’accord sur un plan, un des camps le remet immédiatement en cause. »

Pas trace de concessions présidentielles, telles qu’une ouverture du gouvernement à l’opposition ou l’organisation d’élections anticipées. Confirmant ce raidissement, la police a dispersé jeudi à la mi-journée les partisans d’Andry Rajoelina qui cherchaient à se réunir dans la capitale.

S’ajoutant aux informations concordantes faisant état de la livraison de cargaisons d’armes, notamment des chars, ces déclarations inquiètent. « Sommes-nous en guerre? Peut-on tirer au fusil d’assaut sur des manifestants qui n’ont d’autre arme que leurs mains ? » s’indigne Mgr Razanakolona, qui s’étonne au passage de l’absence de sanction ou même d’enquête sur la tuerie du 7 février dernier.

Dans les capitales occidentales, tous les espoirs se reportent maintenant sur l’ONU. L’Éthiopien Haile Menkerios, secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques, et émissaire de l’ONU dans la crise malgache, qui accompagnait le secrétaire général Ban Ki-moon dans sa tournée africaine, a été dépêchéà Madagascar. (source : Allafrica et cem)

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