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du 25 au 27 février 2009 (semaine 09)
 

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2009-02-27 - Balkans
DANGEREUSE ALLIANCE ENTRE POLITIQUE ET RELIGION

« La religion et la politique dans cette région sont souvent intimement liées, au point que, parfois, il est difficile de déterminer où commence l’une et où finit l’autre », explique fra Luka Markesic, un théologien catholique, analysant cette situation.

De fait, la politique et la religion ont toujours été étroitement liées dans la plupart des États multiethniques des Balkans. Fra Luka Markesic est l’ancien dirigeant de la communauté franciscaine de Bosnie et l’un des fondateurs du Conseil des peuples croates, une ONG locale de premier plan, qui joue aussi le rôle d’un groupe de réflexion. L’Église catholique ne lui a pas permis de se présenter aux élections municipales d’octobre 2008, parce qu’il est toujours moine franciscain.

Fra Luka Markesic ajoute que l’histoire récente de la Bosnie-Herzégovine a encore approfondi la confusion déjà grande entre les identités et les appartenances religieuses et ethniques.

« Les communautés religieuses se comportent parfois comme des partis politiques, tandis que les partis politiques agissent parfois comme des communautés religieuses », observe-t-il.

Il constate qu’une partie importante de la population et des dirigeants politiques et religieux ne sont jamais arrivés à comprendre – ou, peut-être, ignorent délibérément – en particulier en Bosnie-Herzégovine, la différence nécessaire entre les sphères séculière et religieuse, qui constitue pourtant un élément fondamental de toute société moderne.

L’influence des communautés religieuses en Bosnie – d’ailleurs tout comme dans le reste de l’ancienne Yougoslavie – s’est considérablement accrue après l’effondrement du régime communiste. Celui-ci avait au départ sévèrement interdit, puis passivement découragé, l’expression des convictions religieuses des citoyens.

Beaucoup d’observateurs jugent que les communautés religieuses ont, depuis lors, abusé de leur nouvelle position de pouvoir.

Il existe ainsi des preuves bien documentées concernant le rôle joué par une certaine partie des religieux dans la montée des haines ethniques dans les années 1990. Pire, des personnalités religieuses ont directement participé aux guerres de 1992-95, en bénissant, avant la bataille, « leurs » troupes et « leurs » armes.

Après la guerre, les trois principales communautés religieuses – orthodoxe, musulmane et catholique – ont également travaillé main dans la main avec les partis nationalistes serbes, bosniaques-musulmans et croates. (information : Courrier des Balkans)

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