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du 25 au 27 février 2009 (semaine 09)
 

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2009-02-27 - FSSPX
LA PENSÉE DE Mgr BERNARD FELLAY

Dans un entretien accordé le 12 février aux revues catholiques "Famille chrétienne" et "France catholique", Mgr Bernard Fellay a précisé sa pensée sur le déroulement des débats qui devraient déboucher sur la pleine communion. En voici quelques extraits :

Gérard Leclerc : Vous avez évoqué "le malaise et la souffrance" de la Fraternité Saint-Pie X… N’est-il pas suicidaire de rester loin de l’Église de Rome ?

Mgr Fellay : " La position de la FSSPX présente un danger objectif au niveau sociologique, sur un plan purement humain. C’est le danger de rester sur soi. Nous avons été tellement attaqués, que, automatiquement, nous avons des réactions défensives. Nous essayons de nous protéger et par là même, il y a le risque de rester entre nous. Nous en sommes très conscients et nous essayons de tout faire nous même pour empêcher une attitude de rupture. Nous devons faire attention. Nous essayons de prendre un certain nombre de mesures pour neutraliser le danger. C’est pourquoi nous parlons souvent de Rome et de l’Église (même si c’est en négatif !) On n’oublie jamais l’Église, nous faisons prier pour elle.

Samuel Pruvot : Quelle est la forme et le calendrier des débats que vous entamez avec Rome ?

Mgr Fellay : " Cela va certainement démarrer rapidement… Je suppose que nous allons présenter nos questions, puisque c’est nous (la FSSPX ndlr) qui présentons le problème ! Mais pour le reste, je ne peux aller plus loin, je ne peux rien dire. Car je n’en sais rien !

Samuel Pruvot : Acceptez-vous le Concile avec des "réserves" ou le refusez-vous en bloc ?

Mgr Fellay : " Il faut distinguer la lettre et l’esprit. Il y a un esprit dangereux qui parcourt tout le Concile, et dans ce sens on le refuse. Mais lorsqu’on parle de la lettre, il ne s’agit pas de le rejeter en bloc tel quel. Mgr Lefebvre lui-même a accepté le Concile "à la lumière de la Tradition". Qu’est ce que cela veut dire ? En 1982-1983, il est allé s’expliquer à Rome devant le cardinal Ratzinger – ce dernier a refusé son approche.

Gérard Leclerc : La distinction entre l’esprit et la lettre du Concile peut être spécieuse car autant un père de Lubac a pu dénoncer la perversion du climat qui régnait autour du Concile, autant le véritable esprit du Concile éclaire la lettre et doit être référé à l’Esprit Saint lui-même ! Quant à la continuité organique de la Tradition, cela suppose forcément des développements. Ce dont parlait déjà le cardinal Newman. Ma crainte aujourd’hui serait que la Fraternité Saint-Pie X refuse de les envisager. En bloquant la Tradition, il y a danger de sortir de celle-ci.

Mgr Fellay : " Il y a des points que le pape présente comme étant dans la veine de la Tradition, et qui, à nos yeux, ne le sont pas.

Gérard Leclerc : Est-il possible de faire le tri dans les affirmations du Concile ?

Mgr Fellay : " Ce n’est pas une question de tout ou rien. A mon avis, beaucoup de problèmes que nous nous posons sont à résoudre par des distinctions et non par des rejets ou des acceptations absolues. Nous ne sommes pas univoques. Quand nous parlons du Concile, nous savons qu’il s’inscrit dans un ensemble de circonstances, dans un contexte, dans un mouvement." (source : Famille chrétienne)

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