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du 25 au 27 février 2009 (semaine 09)
 

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2009-02-27 - Terre Sainte
LE PAPE DEVRAIT REPORTER SA VISITE


Dans une lettre à Benoît XVI, des laïcs chrétiens d'Israël et des Territoires palestiniens demandent au Pape de reporter sa visite en Terre Sainte prévue pour mai prochain.

Ils justifient cette exigence par le fait qu'une visite du Pape risque d'être manipulée par l'Etat Israël et "mal interprétée". Sa présence pourrait être comprise comme une bénédiction de l'Eglise pour la politique et "les atrocités" du gouvernement israélien,
écrivent les signataires.

La lettre a été envoyée au nonce apostolique à Jérusalem, Mgr Antonio Franco, annonce Youssef Daher. Ce dernier est responsable du "Jerusalem Inter-Church Center" (JIC), une initiative des Eglises de Jérusalem en association avec le Conseil des Eglises du Moyen Orient (CEMO) et le Conseil oecuménique des Eglises (COE).

L'appel au Pape est signé par 40 chrétiens natifs de la région et appartenant à diverses confessions chrétiennes. La plupart travaillent pour des organisations d'Eglise. Ils affirment parler au nom de la large majorité des chrétiens de Terre Sainte, souligne Youssef Daher. Pour ne pas donner l'impression qu'il s'agit d'une opposition des Eglises contre le Pape, les représentants des organisations ont signé à titre privé.

Les signataires affirment qu'une visite pontificale est en soi "un grand honneur" pour l'Eglise locale. Néanmoins, les chrétiens locaux n'ont pas émis des réserves contre le projet de visite mais seulement depuis la sanglante offensive israélienne contre Gaza, car ils ne veulent pas donner au monde l'impression que "tout est en ordre" dans cette région.

Les signataires mentionnent six points qui doivent être remplis avant que l'on puisse considérer une visite du Pape en Terre Sainte.

Parmi ces points, il y a la reconnaissance d'un statut "commun et ouvert" pour Jérusalem, dont la partie arabe a été annexée illégalement par Israël.

Ils estiment également que la Ville Sainte tout comme l'entièreté de la Terre Sainte ne devraient être réclamés par aucune religion comme leur propriété particulière. Les signataires sont également d'avis que les Eglises chrétiennes et leurs institutions ne devraient pas payer d'impôts en raison de leur caractère pastoral et caritatif particulier.

Les chrétiens palestiniens, en tant qu'habitants d'origine de la Terre Sainte, devraient également jouir de la liberté de mouvement au lieu d'être parqués "comme un troupeau de bétail". En effet, les barrages militaires imposés par les Israéliens portent gravement atteinte à la pastorale comme aux soins apportés aux familles. Moins de 2% de la population en Israël et dans les territoires palestiniens occupés sont des chrétiens arabes, dont près de la moitié sont membres de l'Eglise catholique.

Parmi les signataires, on trouve les noms de Sami Awad, du "Holy Land Trust", celui de Zoughbi Zoughbi, directeur de Wi'am, le Centre palestinien pour la résolution des conflits à Bethléem, ainsi que celui de la directrice de la Société arabo-orthodoxe, Nora Kort. (source : KNA et Apic)

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