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du 5 au 7 mars 2009 (semaine 10)
 

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2009-03-07 - Indonésie
POURQUOI NE PAS PARTICIPER AUX FÊTES CHRÉTIENNES

Des dignitaires musulmans indonésiens demandent à leurs coreligionnaires de s’intégrer harmonieusement à leur environnement
y compris pour participer à des fêtes religieuses chrétiennes, comme Noël, par exemple.

Dans les provinces de l’Indonésie où les musulmans sont minoritaires, ceux-ci devraient se voir donner par leurs chefs religieux une certaine latitude d’action en matière religieuse de manière à faciliter leur intégration harmonieuse à leur environnement. Tel est, en substance, le message adressé par une trentaine de responsables religieux musulmans à l’occasion d’une réunion, à Djakarta, de la Conférence internationale des experts sur l’islam (ICIS - International Conference of Islamic Scholars).

L’ICIS, dont la première assemblée a eu lieu à Djakarta en 2004 sous les auspices de la Nahdlatul Ulama, s’est donné pour objet de renforcer la position de l’Indonésie comme « pays démocratique possédant la plus importante population musulmane modérée au monde » ; elle milite pour l’image d’un islam « tolérant, modéré et prônant la paix ».

En février dernier, l’ICIS a tenu sa quatrième réunion nationale en Indonésie sur le thème de l'Edification d’une communauté musulmane modérée dans le contexte de l’intégration nationale.

C’est à ce cadre qu’une trentaine de responsables religieux et d’intellectuels musulmans de Bali, des Moluques, des provinces de Célèbes-Nord, du Timor occidental et de Papouasie occidentale ont plaidé pour la promotion d’un islam compris comme Rahmatan lil’ Alamin (bénédiction pour le monde) et l’implication des responsables religieux musulmans dans la paix et la prévention des conflits. Pour cela, ont-ils fait valoir, il est nécessaire de définir les relations de la communauté musulmane avec les non-musulmans, que ce soit au plan des relations avec les personnes, les groupes ou la nation.

Abdul Kadir Makarim, de la province majoritairement catholique de Timor occidental (Nusa Tenggara Timur), a dit regretter que les musulmans de sa province ne puissent prendre part aux célébrations de Noël. En effet, en 1981, le Conseil des oulémas indonésiens (MUI) avait prononcé un édit religieux interdisant à tout musulman en Indonésie de participer à des célébrations
organisées par des religions autres que l’islam.


Ces religieux et ces intellectuels musulmans ont appelé le MUI à adapter la jurisprudence islamique pour les musulmans qui vivent dans des régions où ils se trouvent être minoritaires – ce qui est le cas des provinces d’où viennent ces trente religieux et intellectuels. Concrètement, ils souhaitent que le MUI édicte un fiqh, du mot arabe signifiant "comprendre" et qui désigne la
jurisprudence islamique relative aux avis juridiques pris par les docteurs de l’islam sur les limites à ne pas dépasser par les musulmans.

Ce fiqh, ont-ils poursuivi, pourrait s’appuyer sur un concept « des relations que les musulmans et les non-musulmans peuvent entretenir dans une société ou un pays où les musulmans forment de petits groupes », ces relations passant par un engagement des musulmans dans la vie politique, économique et sociale locale. "Les musulmans, où qu’ils vivent, doivent témoigner de l’affection, de la tolérance et avoir l’amour de la paix et de l’unité », ont-ils déclaré.

Yunahar Ilyas, porte-parole de l’ICIS, a pour sa part expliqué que le fiqh pour des musulmans vivant en contexte minoritaire pourrait prendre la forme d’un édit religieux précisant tel ou tel point de ce qui est licite (halal) pour l’alimentation. (source : EDA)

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