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du 8 au 12 mars 2009 (semaine 11)
 

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2009-03-12 -
LA LETTRE DE BENOÎT XVI À SES "CONFRÈRES ÉVÊQUES" (2)

La lettre du Pape à ses "confrères" comporte un certain nombre de connotations qui éclairent l'évolution d'une situation à différents niveaux des instances romaines ou des relations au sein de l'Église universelle.

Tout d'abord le style même de cette lettre, si différent des autres lettres apostoliques. On est loin des introductions :" A notre vénéré frère le cardinal ... "Benoît XVI aux évêques, etc ..." tout autant que des "Nous" qui précèdent certaines paroles pontificales.

Il s'adresse à des confrères dans l'épiscopat. Il n'est pas seul au sommet d'une pyramide hiérachique comme le soutiennent les intégristes.

Il reconnaît "l'amertume des protestations qui ont révélé des blessures remontant bien au-delà de l'instant présent." ... "C'est pourquoi je suis amené, chers Confrères, à vous fournir quelques éclaircissements qui doivent aider à comprendre les intentions qui m'ont guidé."

Une humble simplicité, une justification et une confidence personnelles, inhabituelles dans les expressions pontificales. Une certaine amertume aussi devant les critiques qui le supposaient revenir sur Vatican II.

Il y a là également une donnée à retenir pour l'avenir. L'avenir, une expression qui revient à plusieurs reprises dans cette lettre en particulier quand il évoque la mission de l'Église

Le transfert des compétences en ce qui concerne la Commission "Ecclesia Dei", est un discret et "élégante" désaveu de la possibilité pour le cardinal Castrillon Hoyos de mener à bien les démarches doctrinales.

Le rappel explicite de la réunion habituelle des Cardinaux le mercredi n'est pas un constat anodin. Il garantit l'engagement des Préfets des diverses Congrégations romaines, alors qu'il semble que ce ne fut pas le cas récemment. Et puis il y a cette mention : "l'engagement des représentants de l'Épiscopat mondial dans les décisions à prendre", alors que cardinaux et évêques de divers pays ont regretté que les Conférences épiscopales n'aient été ni consultées ni même informées.

Dans une autre perspective, plus large que ces questions de l'Église et de la Fraternité, Benoît XVI rappelle plusieurs priorités. Celle-ci, entre autres, qui exprime même une certaine angoisse :

"A notre époque où dans de vastes régions de la terre, la foi risque de s'éteindre comme une flamme qui ne ne trouve plus à s'alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d'ouvrir aux hommes l'accès à Dieu...Le vrai problème est que Dieu disparaît de l'horizon des hommes."

Les Églises de la Réforme seront sensibles à cet appel :" Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible. C'est la priorité fondamentale de l'Église et du sucesseur de Pierre aujourd'hui. D'où découle, comme conséquence logique, que nous devons avoir à coeur l'unité des croyants."

Il y a bien sûr une incise qui a fait plaisiraux "communicants" de notre époque " Il m'a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par internet auraitpermis d'avoir connaissance du problème. J'en tire la leçon qu'à l'avenir au Saint Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d'informations."

Notons qu'un synode des évêques consacré aux communications sociales "pourrait être une bonne idée". C'est ce qu'a confié à L'Osservatore Romano Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, le 9 mars lors d'un séminaire sur les "Nouvelles perspectives pour les communications ecclésiales" auquel des évêques du monde entier participaient jusqu'au 13 mars.

Pour en revenir à cette lettre du Pape, dans son point-presse du jeudi 12 mars, , le P. Lombardi faisit remarquer les grandes lignes de cette lettre :

"Le Saint-Père invite les évêques "à une profonde réflexion personnelle et ecclésiale sur le paradoxe qui fait qu'un geste de miséricorde et de réconciliation ait débouché sur de fortes tensions. Cela oblige à s'interroger sur les attitudes spirituelles qui se sont manifestées et ont influencé cette crise".

" Vivement préoccupé par la question de l'unité, Benoît XVI "reste réaliste en relevant aussi les nombreux excès du discours traditionaliste, sans épargner la critique envers les membres de l'Eglise comme de la société intransigeants face à la moindre reconnaissance du positif chez les autres."

" La lettre papale s'achève "par une vive invitation aux chrétiens à placer l'amour avant toute chose avec la volonté de vivre en paix au sein de l'Eglise".

"Qui annonce Dieu comme Amour "jusqu'au bout" doit donner le témoignage de l'amour, se consacrer avec amour à ceux qui souffrent, repousser la haine etl'inimitié. C'est la dimension sociale de la foi chrétienne." (Texte complet sur le site du Vatican)

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