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du 8 au 12 mars 2009 (semaine 11)
 

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2009-03-12 - France
DES RÉACTIONS POSITIVES DE BEAUCOUP D'ÉVÊQUES

La lettre d'explications du Pape suscite une "réaction positive de beaucoup d'évêques", déclare à la presse Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF).

Ils apprécient cette "démarche d'humilité de quelqu'un qui prend le temps d'analyser" comment et pourquoi sa décision a été accueillie, a-t-il ajouté.

Il est "réconfortant de lire dans la lettre du pape que la Fraternité Saint Pie X n'aura pas de statut canonique s'il n'y a pas d'accord doctrinal" (ce qui signifie que la Fraternité ne sera pas réintégrée dans l'Eglise si elle ne reconnaît pas Vatican II, ndlr) et qu'on ne peut pas "geler la pensée de l'Eglise en 1962", a relevé Mgr Podvin.

Nous sommes conscients que l'affaire va prendre du temps et "nous attendons maintenant des positions claires de la part des lefebvristes", ajoute-t-il.

Après l'émotion suscitée par la levée des excommunications, "les évêques attendaient un signe, pour eux-mêmes et pour les communautés chrétiennes, qui sont dans l"évangélisation, l'action sociale, et qui n'ont pas baissé les bras", a-t-il insisté.

Il a souligné enfin que dans sa lettre, le pape disait clairement avoir autre chose à faire que de s'occuper des intégristes, qui sont minoritaires parmi les catholiques.

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille et vice-président de la Conférence des évêques de France, se félicite de la «simplicité» de ce texte, dans lequel le Pape «prend acte d’une situation plus complexe que celle à laquelle il s’attendait».

Il se félicite du rattachement de la «Commission Ecclesia Dei» à la Congrégation pour la doctrine de la foi, de l’insistance posée sur la prise en compte indispensable par les intégristes de l’enseignement de tous les Papes. Quant aux chiffres cités par Benoît XVI à propos de la FSSPX, « ils montrent bien, dit Mgr Ulrich, qu’il ne s’agit que d’une toute petite réalité par rapport à la taille réelle de l’Église... l’Église universelle compte 400.000 prêtres dans le monde», soit mille fois plus que le nombre annoncé pour les intégristes."

" Cette lettre, c’est un peu une première!" , note Mgr Éric Aumonier. L’évêque de Versailles voit là «un beau signe de collégialité de la part de Benoît XVI » . Le Pape, observe-t-il, s’adresse avec simplicité aux évêques et leur parle
«comme à ses frères» , témoignant ainsi d’une «très grande confiance fraternelle». «C’est un acte d’autorité, mais aussi impressionnant d’humilité. » Cela dément par ailleurs l’affirmation selon laquelle il serait «isolé».

Il poursuit: «À la vitesse à laquelle circule l’information, expliquer chaque décision avant, pendant et après est à la fois exigeant et complexe. » Vers un apaisement au sein de l’Église de France? «Je l’espère vraiment, confie Mgr Aumonier. Le pape peut compter sur nous pour aider à entrer dans l’attitude spirituelle de conversion, d’écoute et d’accueil de la vérité. »

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, reconnaît s’être « jeté sur le texte» : «C’est une lettre magnifique, aux accents pauliniens. Benoît XVI montre une très grande humilité, n’élude aucune question, ni l’émoi ni l’incompréhension suscités par sa décision. Il fait preuve également d’une très grande charité, et manifeste sa peine. Enfin, il rappelle à ceux qui se réclament de Vatican II qu’ils ne doivent pas se couper des racines de l’Église avant 1962 et à la Fraternité Saint-Pie-X qu’on ne peut pas geler l’autorité de l’Église à 1962. »

Pour sa part, Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, accueille «avec joie» cette « bonne lettre» , mais manifeste un regret: «Si nous avions vécu une véritable collégialité avant les événements, nous les aurions bien vécus. Quand les évêques disent quelque chose ensemble, il faudrait les écouter davantage.» Disant cela, il ne vise pas tant le pape, mais plutôt certains de ces collaborateurs.
(source : CEF)

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